Les premières Assises de l'Industrie sont prévues en mars 2010. Ce serait une occasion pour évaluer la mise en place du Pacte National pour l'Emergence Industrielle ou ce qu'on appelle communément le Plan Emergence et les avancées réalisées. A l'heure où nous mettions sous presse, la ville qui devra abriter cet important événement n'est pas encore connue. Signé en février 2009, ce Plan, qui définit la stratégie industrielle du Maroc, a pour objectif la création de 220.000 emplois, la génération d'un volume supplémentaire d'exportations de 95 milliards de DH ainsi que 50 milliards de DH d'investissements privés dans l'activité industrielle. Il vise aussi le développement des métiers mondiaux du Maroc, tels l'offshoring, l'automobile, l'aéronautique et l'électronique, où le Maroc est compétitif, l'objectif étant d'attirer le plus grand nombre d'investisseurs étrangers. Par ce nouveau concept, ce Pacte est venu enrichir le Plan Emergence signé en décembre 2005 sous l'ère du gouvernement de Jettou. Ainsi, pour chaque secteur, ont été définies les incitations à mettre en place, les besoins en formation, les plates-formes industrielles intégrées à réaliser et la liste d'entreprises étrangères cibles à démarcher dans l'immédiat. Pour le «textile-cuir», le Plan vise à développer autant l'export que le marché national. Pour l'agroalimentaire, la contribution de l'Etat consiste à encourager l'investissement dans les filières à forte valeur ajoutée (agrumes et huile d'olive par exemple), à appuyer les meilleurs acteurs des produits de grande consommation (confiserie, biscuiterie..) et à favoriser les projets intégrés dans les denrées de base (lait et viande par exemple). Pour la compétitivité des PME, il s'agit de mettre en place les bons outils publics et bancaires d'accompagnement des PME à toutes les phases de leur vie (création, développement et transmission), à savoir des aides directes de l'Etat aux meilleurs acteurs pour stimuler leur croissance (Programme Imtiaz) et à l'ensemble des PME pour améliorer leur productivité (Programme Moussanada). Pour le climat des affaires, le plan définit des actions ciblées correspondant aux besoins immédiatement adressables des investisseurs, notamment le recours plus massif à la médiation et à l'arbitrage comme moyens efficaces de gestion des conflits, l'harmonisation et l'amélioration continue des outils d'accueil des investisseurs, notamment les CRI et l'Agence marocaine de développement des investissements, et la mise en place de guichets uniques complets au sein des Plates-formes industrielles intégrées, l'objectif étant d'améliorer la position du Maroc dans les classements internationaux (Doing Business par exemple). Ce plan prévoit également une gouvernance pour conduire les réformes de long terme, notamment dans le domaine du droit des affaires. Récemment à Rabat, faut-il le souligner, trois conventions de financement, de 1,7 milliard de dirhams, relatives à la mise en œuvre de ce Pacte, ont été signées. Les deux premières conventions portent sur le lancement d'une Offre de Financement pour les investisseurs étrangers dans les Métiers Mondiaux du Maroc (MMM), tels que définis par le Pacte. Cette offre, de 1 milliard de dirhams, vise à renforcer l'attractivité de la destination Maroc pour les investisseurs opérant dans les filières pour lesquelles le Royaume possède des avantages compétitifs clairs et exploitables (Métiers Mondiaux du Maroc). Ce fonds sera assuré par les banques partenaires du PNEI qui se sont rassemblées en consortium dont l'objectif est de lever 1 milliard de dirhams à l'horizon 2015, pour financer des lignes de crédits et de services bancaires spécifiquement dédiés aux investisseurs étrangers dans les Métiers Mondiaux du Maroc. D'un montant de 700 millions de dirhams, la troisième convention porte sur la gestion par la CCG du fonds «Emergence Invest» de financement en capital investissement. Ce fonds a pour objet de financer des entreprises marocaines ayant un chiffre d'affaires annuel hors taxes inférieur à 100 millions de dirhams, et ce, à travers des placements, avec des investisseurs privés, dans des fonds d'investissement, qui seront donnés en gestion à des sociétés sélectionnées sur la base de leur expérience, leur politique d'investissement proposée et leur capacité à mobiliser les ressources financières additionnelles. A souligner aussi que SM le Roi avait présidé, récemment, au Palais Royal à Fès, la cérémonie de signature du contrat programme public-privé 2009-2015 relatif au Pacte National pour l'Emergence Industrielle et de cinq conventions liées à son exécution. Ce programme qui va nécessiter des fonds de l'ordre de 12,4 milliards DH, dont 34 % dédiés à la formation et aux ressources humaines et 24 % à l'incitation à l'investissement, vise à construire un secteur industriel fort et à créer un cercle vertueux de croissance. Il permettra, à l'horizon 2015, une augmentation du PIB industriel de 50 milliards de DH additionnels. Ce Pacte contribuera également à la création de 220.000 emplois et à la génération d'un volume supplémentaire d'exportation de 95 milliards DH. Lors de la cérémonie, cinq conventions, liées à l'exécution du contrat programme, ont été signées devant le Souverain.