Dakar, capitale du Sénégal, abrite la première conférence des intellectuels d'Afrique et de la diaspora. Plusieurs personnalités du monde des arts et des lettres participent à cet événement. La première conférence des intellectuels d'Afrique et de la diaspora organisée sous le thème "l'Afrique au 21e siècle: intégration et renaissance" s'est ouverte jeudi, à Dakar, avec la participation de plusieurs intellectuels marocains et de plusieurs chefs d'Etat africains. Le président de la Commission de l'Union africaine, M. Alpha Oumar Konaré a ouvert cette conférence, qui se poursuivra jusqu'au dimanche prochain, par un plaidoyer pour la "renaissance" et l'unité de l'Afrique. Rappelant la lutte menée par les peuples africains contre l'esclavage, la traite négrière et le colonialisme, M. Konaré a affirmé qu'"en dépit des outrages du temps, l'Afrique est encore debout". « L'Histoire de l'Afrique est une tragédie", a-t-il dit, insistant sur l'émergence d'une "nouvelle Afrique" garantissant à ses peuples la démocratie, la paix, la citoyenneté "effective", l'émancipation des femmes et la prospérité. "Plus jamais le Rwanda et surtout pas le Darfour", a-t-il affirmé en allusion aux drames humains causés par ces deux conflits. Abordant les problèmes économiques du continent, il a relevé que "ni l'annulation de la dette, qu'il faut réclamer, ni l'augmentation de l'aide au développement, qu'il faut demander, ne suffiront" pour sortir l'Afrique de la crise. "Il faut, selon lui, chercher de nouvelles sources pour financer le développement". Le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade a, de son côté, souligné le "hiatus" qui existe entre les intellectuels et les gouvernants, déplorant le fait que l'intelligentsia africaine soit "à l'écart" des décisions politiques.