Dans le discours d'ouverture de la nouvelle année législative, SM le Roi Mohammed VI a souligné la nécessité de renforcer le rôle des partis politiques, de mettre à niveau l'action parlementaire et a appelé le gouvernement à lever tous les obstacles qui entravent l'investissement productif. Le discours que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a prononcé au Parlement à l'occasion de l'ouverture de la troisième année législative a été axé sur la nécessité de renforcer le rôle des partis politiques, de mettre à niveau l'action parlementaire et de réhabiliter l'action politique. S'adressant aux députés de la nation, le Souverain a insisté sur l'importance de doter la vie politique nationale d'un cadre juridique moderne afin de donner une nouvelle dynamique à l'action partisane, en permettant "l'émergence de partis à même d'apporter des réponses collectives, spécifiques et originales, à des questions sociétales très larges, plutôt que de chercher à satisfaire des ambitions personnelles ou catégorielles étriquées". Un cadre juridique qui devrait permettre aux partis politiques de puiser leur légalité juridique dans leur légitimité démocratique. Ainsi, le Souverain a exhorté les représentants de la nation à entamer le débat sur le projet de la "Loi sur les partis" en perspective de son adoption en cette année législative. « Ce projet de loi est de nature à contribuer à la rationalisation, la rénovation et l'immunisation du paysage politique national et à inciter les partis politiques homogènes à se fédérer en pôles forts et solides », a dit SM le Roi. L'adoption de cette loi au cours de l'année législative inaugurée, vendredi, par le Souverain permettra la réorganisation de la scène politique nationale en perspective des élections législatives de 2007 qui devraient dégager une majorité parlementaire et d'une opposition homogène. « Nous attendons en particulier de ce projet qu'il nous permette de disposer, dans la perspective des élections de 2007, d'une carte politique claire, nous laissons la faculté de confier, en fonction du verdict des urnes, la responsabilité gouvernementale, à une majorité parlementaire homogène dans ses programmes et sa polarité, à charge pour la minorité de jouer le rôle d'opposition parlementaire constructive, dans le respect de ses droits », a précisé le Souverain. SM le Roi a par ailleurs indiqué que ce projet de loi « traduit, de surcroît, notre volonté de consolider la modernisation institutionnelle, et de veiller à ce que la polarisation politique efficiente ne pâtisse d'un multipartisme anarchique et débridé". Toutefois, et pour assurer une meilleure efficacité de cette loi, SM le Roi a souligné qu'elle doit être accompagnée d'une mise à niveau du paysage politique et médiatique où l'Etat est appelé un rôle important dans le cadre d'un contrat-programme. « Une fois adoptée, cette loi fondatrice restera, toutefois, incomplète si elle n'est accompagnée d'un contrat-programme de mise à niveau globale du paysage politique et médiatique. Un programme ayant pour partenaire l'Etat qui en dotera les instances et les relais des moyens d'action nécessaires, en tenant compte de leur rayonnement et de leur représentativité parlementaire issue d'un mode de scrutin efficient et approprié », a dit SM le Roi. Le Souverain a ainsi émis le vœu de voir ce projet adopté dans le cadre d'un consensus positif et d'une "concertation aussi large que constructive qui illustre toute la considération que nous portons aux formations politiques et notre rejet de l'hostilité gratuite à leur égard autant que des reniements réducteurs". S'agissant de l'action parlementaire, SM le Roi Mohammed VI a appelé à sa mise à niveau en passant "d'un parlementarisme classique purement représentatif à un parlementarisme moderne propice à l'ancrage d'une pratique parlementaire citoyenne qui rejette les surenchères politiciennes stériles, encourageant, en revanche, le partenariat avec tous les acteurs publics et privés". Concernant le volet économique, SM le Roi a exhorté le gouvernement à "intensifier ses efforts pour lever tous les obstacles qui entravent l'investissement productif dont le pays a instamment besoin" et à "prendre les mesures pertinentes et audacieuses qu'exige l'intérêt supérieur de la nation et des citoyens, en mettant au point des solutions hardies et responsables pour les difficiles équations qui se posent à la nation". « Il s'agit en l'occurrence de concilier entre la préservation des équilibres financiers et sociaux, les contraintes des charges de fonctionnement et de consommation et les exigences de financement de l'investissement productif », a indiqué le Souverain. Enfin, SM le Roi a rappelé que "notre pays est l'objet de tentatives visant à porter atteinte à son intégrité territoriale. Menées par les adversaires de cette intégrité, ces tentatives sont également imputables aux convoitises externes". Le Souverain a ainsi souligné que "relever ces défis" exige "une mobilisation tous azimuts, et une action soutenue, constante et tenace pour construire une société démocratique, développée et pleinement épanouie".