Quelques jours seulement après sa visite à Dubaï aux EAU, Chafik Rached, D.G de l'Anapec décide d'annoncer les noms des premiers candidats à l'émigration, sélectionnés pour passer un deuxième test médical. Une opération embrouillée. L'Anapec (Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences) s'obstine à maintenir un discours rassurant quant à l'existence effective des 22.000 emplois, voire 30.000 postes de travail proposés par des compagnies maritimes par l'intermédiaire d'un agent de recrutement émirati, Al Najat Marine Shipping en l'occurrence. Même devant des faits accablants qui attestent de l'implication de la société d'intermédiation émiratie Al Najat dans moult affaires douteuses, l'Anapec tente de ne pas cligner des yeux, de peur de laisser paraître sa gêne, plus encore sa certitude que ces emplois ne sont autres que fictifs. Notre confrère arabophone Rissalalt-Al-Ouma, dans son édition du week-end a publié un article dans lequel il met le point sur l'équivoque qui caractérise l'ensemble de l'opération, essentiellement au niveau des listes affichées par l'Anapec, censées contenir les noms des personnes du premier groupe sélectionné. En effet, peut-on lire dans cet article, des listes identiques étaient affichées au niveau de différentes agences de l'Anapec, notamment à Aïn Sbâa, Zallaqa et Hassan II. Pis encore, des noms sont affichés à maintes reprises, mais sous des numéros de CIN différents, ou encore sous les mêmes numéros de CIN, mais des numéros de passeport différents. L'explication donnée par certains employés de l'Anapec telle que reprise par Rissalat-Al-Ouma est pire que l'erreur elle-même. «Le temps presse et les concernés commencent à se poser beaucoup de questions quant au dénouement de l'opération», ont-ils déclaré. Préalablement à cette opération d'affichage des listes, le D.G de l'Anapec, Chafik Rached, était en visite à Dubaï aux Emirats Arabes Unis. L'objectif de cette visite, qui a duré quatre jours selon une source proche du dossier, était de convenir avec les dirigeants d'Al Najat de la procédure à suivre. Dans cette ambiance où l'incertitude gagne beaucoup de terrain, les agences de recrutement privées engagées dans cette affaire commencent à agir. M. Dari, directeur général de RMO et compagnon de Rached dans ce voyage, avait exigé un chèque de garantie d'Al Najat. Le montant du chèque est l'équivalent de 30 % de son dû. «Au cas où Al Najat ne verserait pas la totalité du montant convenu dans le contrat qui le lie au cabinet RMO, ce dernier s'acquittera de 30 % de ses indemnités. Vaut mieux ça ou rien», lance la même source. Ce voyage étant le deuxième que Rached a effectué aux EAU, il semblerait qu'il n'a pu obtenir aucune garantie de la part de ses hôtes émiratis. Serait-ce la raison pour laquelle il s'arrange pour être inlassablement injoignable depuis son retour au Maroc ou est-ce une pure coïncidence ? Le D.G de l'Anapec ne peut par ailleurs continuer à agir de la sorte devant une demande insistante de la part des candidats qui exigent des explications et menacent de protester dans les rues.