L'expérience marocaine en matière de lutte contre le trachome qui provoque la cécité est un programme modèle applicable dans d'autres régions de la planète comme le Maghreb, les pays arabes et le reste de l'Afrique. Le trachome est une maladie du pauvre. « Reconnaître que le trachome est une maladie de la pauvreté, c'est s'engager dans un processus de développement humain ». La formule est du ministre de la Santé Mohamed Cheikh Biadillah lors d'une conférence de presse samedi à Ouarzazate, à l'issue d'un périple qui a amené les professionnels des médias dans les provinces de Tata, Zagora et Ouarzazate dans le cadre de la campagne de lutte contre le trachome, du 30 septembre au 5 octobre. Le ministre a rappelé que le programme marocain a été désigné en 1996 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme programme pilote et que la démarche a été recommandée par l'International Trachoma Initiative (ITI) comme modèle, particulièrement au niveau maghrébin, arabe et africain. Dans ce cadre, M. Biadillah s'est félicité de la considération dont jouit l'expérience marocaine en matière de lutte contre le trachome cécitant et de consécration de la campagne menée au Maroc pour l'élimination de cette maladie en tant que programme modèle applicable dans d'autres régions, notamment dans le continent africain. Le programme, qui vise l'éradication de cette maladie à l'horizon 2005, a remporté un grand succès, a dit le ministre. Et de souligner que la réussite de la campagne contre cette maladie a amené le principal partenaire étranger dans cette campagne, l'ONG américaine International Trachoma Initiative (ITI), à considérer l'expérience marocaine comme une épreuve concluante à reproduire dans d'autres zones touchées dans la région du Maghreb, les pays arabes et l'Afrique. Le ministre, qui a attiré l'attention sur le lien direct entre cette maladie et les conditions sociales de vie, a mis l'accent sur la nécessité d'intégrer les dimensions sociale, économique et environnementale dans tout effort de lutte contre tout problème de santé publique dans le cadre d'une stratégie globale. De son côté, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Raouf Benamar a indiqué que l'engagement du Royaume concernant la réalisation des objectifs tracés par le Programme national de lutte contre le trachome cécitant constitue un cas d'école en la matière grâce à son approche participative globale. Pour sa part, le président de l'ITI, Jacob Kumaressan a affirmé que son organisation est disposée à poursuivre sa contribution au programme, tout en axant particulièrement ses efforts sur l'aspect social et en accordant davantage d'intérêt à la lutte contre la pauvreté. Il est à souligner que la visite organisée par le ministère de la Santé, en collaboration avec l'ITI, l'Office national de l'eau potable (ONEP), du ministère de l'Enseignement et de la Jeunesse et de l'OMS, dans les provinces de Tata, Zagora et Ouarzazate au profit des représentants de médias marocains et étrangers, dont des Maliens, Mauritaniens, Anglais et Américains, a pour objectif de prendre connaissance sur le terrain de l'évolution du programme national de lutte contre le trachome cécitant. Dans ce cadre, il faut dire que la réussite du programme national de lutte contre le trachome cécitant est due en grande partie aux associations locales. Ces associations jouent un rôle primordial dans la mise en oeuvre de la stratégie « CHANCE » qui s'articule autour de la prise en charge chirurgicale des déformations de la paupière, le traitement du trachome actif par les antibiotiques, la sensibilisation de la population aux règles d'hygiène et l'amélioration du milieu de vie des ménages, dans les provinces touchées par cette maladie. Le trachome est une maladie des yeux due à une bactérie de très petite taille qui, comme les virus, ne se développe qu'aux dépens de cellules-hôtes vivantes, Chlamydia trachomatis. C'est une conjonctivite qui peut aboutir à la cécité. C'est une maladie de transmission directe par les mains sales. Elle peut aussi être indirectement transmise par les mouches si souvent agglutinées sur les yeux des enfants, sous les tropiques. La contamination se fait très tôt, dès la première enfance.