Le ministre marocain de l'Intérieur a affirmé que "la gestion laxiste" des services de sécurité avant 1999 a favorisé le développement de groupuscules qui ont importé d'Afghanistan un courant religieux extrémiste. La Salafia-Jihadia a pris racine au Maroc avec "le retour des quelques marocains qui ont combattu en Afghanistan dans les années 80. Ils ont importé un courant religieux extrémiste qui veut imposer un Islam rigoriste et rétrograde, car ils interprètent de manière erronée les commandements religieux", a souligné M. Sahel, dans un entretien au journal madrilène "El Pais", publié lundi. Le ministre a expliqué que ce courant "n'est donc pas une espèce de génération spontanée", précisant qu'il y a eu "un long processus de maturation auquel on a assisté, pratiquement sans réagir". "Malheureusement jusqu'en 1999, la gestion laxiste par les services de sécurité qui dépendaient à l'époque directement du ministre de l'Intérieur a fait en sorte que ces groupuscules se développent", a déploré M. Sahel. "Nous avons dû reprendre tout à zéro. Il a été également nécessaire d'entreprendre une réforme en profondeur du champ religieux afin de réussir, maintenant, à saper l'influence de la Salafia-Jihadia". Concernant les personnes arrêtées et jugées au Maroc pour des affaires liées au terrorisme, le ministre a indiqué qu'il faut "distinguer trois catégories: Dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Casablanca, il y eut seulement 80 arrestations, y compris celles des trois kamikazes qui n'ont pas réussi à faire exploser leur charge. Il s'agit d'individus qui s'apprêtaient à perpétrer des attentats dans d'autres villes du pays". "Un an auparavant, et après le démantèlement de la cellule dormante d'Al Qaïda, une opération a été mise en branle pour finir avec certains foyers potentiels du terrorisme. Il s'agit de petits groupuscules criminels qui volaient, assassinaient et exerçaient des chantages au nom de l'Islam", a expliqué le ministre. Enfin, il y eut d'autres arrestations dans le cadre de la nouvelle loi antiterroriste qui est entrée en vigueur l'année dernière, a-t-il ajouté, indiquant que seule une dizaine de terroristes sont encore en fuite au Maroc et une autre trentaine se meut à l'étranger.