L'enquête se poursuit à propos de l'attaque dont a été victime, jeudi, un policier de garde au 35ème arrondissement à Hay Mohammadi. Blessé à la tête d'un coup brutal, le brigadier-chef s'est vu subtiliser son arme de service. Les enquêteurs n'excluent aucune piste. Le quartier Diour Lamane se trouve en plein cœur de Hay Mohammadi à Casablanca. Là où pullulaient jadis d'immenses bidonvilles et où il y a une intense densité démographique. Jeudi dernier, aux environs de six heures du matin, le policier de garde aux locaux du 35ème arrondissement de police entend quelqu'un frapper à la porte du commissariat. Croyant qu'il s'agit de son cooéquipier, Mustapha Jimihi, le brigadier-chef, de 54 ans qui assure la garde va ouvrir. Mal lui en prit. Contre toute attente, un inconnu l'a poussé à l'intérieur et le frappa sur la tête par un engin en fer, lui faisant perdre conscience. S'agit-il d'un coup bien monté puisque l'heure de l'attaque coïncidait justement avec l'arrivée de la relève à laquelle le policier de garde ouvrirait sans méfiance comme à l'accoutumée ? Personne ne peut se prononcer là-dessus. Toujours est-il que le brigadier-chef s'est vu ouvrir une partie du cuir chevelu nécessitant quelques points de suture. L'homme n'a pu reprendre conscience que plus tard pour découvrir qu'il était blessé et qu'il n'avait plus d'arme de service. Il va immédiatement donner l'alerte et aviser ses supérieurs de la disparition de son pistolet. L'inconnu auteur de l'attaque, qui a commis son crime à visage découvert, se serait emparé de l'arme, mais sans chargeur ni munitions. Le brigadier-chef avait gardé le chargeur ailleurs. Evacué vers les urgences de l'hôpital Mohammed V, le policier a reçu les soins nécessaires suivis d'un diagnostic révélant qu'il n'y avait rien de grave à part un traumatisme crânien. D'ailleurs le policier agressé a regagné, dans la même matinée, le commissariat dans lequel il travaillait pour répondre aux questions des enquêteurs. Au tout début, ce sont les éléments du 36ème arrondissement, qui assurent la permanence, qui se sont chargés de l'affaire, mais c'est la section préfectorale de la police judiciaire qui a pris le relais par la suite. Depuis, l'enquête suit son cours a rapporté, dimanche, une source policière. Ce qui paraît certain jusqu'à maintenant, c'est que l'agresseur a agi seul. Mais est-ce que s'emparer d'une arme à feu était le vrai but de son acte ou est-ce que l'idée ne lui est venue qu'après avoir assommé le policier ? S'agit-il d'un acte criminel par pure vengeance du policier ou du service ? En tout cas, les explications ne pourront être fournies que par les services chargés de l'enquête, qui semblent ne négliger aucune piste. Cependant, cet incident remet en question le déficit en ressources humaines dont souffre le corps de la police et rend le travail de nos policiers encore plus dangereux et plus risqué. Quelle aurait été la situation si c'était une bande et non un seul individu qui avait perpétré cette attaque et dans un commissariat où il y a des armes ? Un tas de questions s'imposent, suite à cette affaire. Pour le moment il va falloir attendre l'aboutissement de l'enquête et déterminer la nature et les vrais mobiles de cet acte qui constitue un grave antécédent criminel .