L'Afrique du Sud a "surpris le monde" en annonçant mercredi la reconnaissance officielle de la "rasd", écrit un quotidien de Johannesburg, estimant que cette décision "précipitée" est contraire à la politique de médiation suivie jusque-là par Pretoria. Sous le titre "La diplomatie sud-africaine provoque une lutte ouverte en Afrique", "The Star" souligne, dans sa livraison de vendredi, que le geste de Pretoria était une "surprise bien que le gouvernement conduit par l'ANC ait annoncé son intention de le faire depuis neuf ans. Depuis, il s'est plongé dans un pénible examen de conscience". "La décision était plutôt précipitée, en dépit ou, peut-être, à cause de la période d'incubation de neuf ans", estime Peter Fabricius dans un éditorial dans lequel il regrette également que cet acte "contredise la politique propre à l'Afrique du Sud de chercher à accommoder toutes les parties d'un conflit". "Pour un acteur majeur sur la scène africaine et internationale comme l'Afrique du Sud, le fait d'avoir reconnu la rasd semble mettre fin à une possibilité" de médiation, a-t-il fait remarquer. Pour The Star, la décision "pourrait s'avérer lourde de conséquences" car "à l'exception de l'Afrique subsaharienne, la "rasd" ne bénéficie pas d'assez de reconnaissance et le Maroc serait un allié de taille à perdre au cas où la rupture s'avère être définitive". L'auteur de l'article fustige enfin ce qu'il qualifie de "traitement maladroit" de cette question ainsi que la cause récente "peu convaincante" invoquée par Pretoria pour la justifier, à savoir la participation de délégués de la prétendue "rasd" au Parlement panafricain (PAP) qui a ouvert ses travaux jeudi dans son siège permanent en Afrique du sud.