Le Maroc demeure l'un des seuls pays où ces rencontres multi- culturelles peuvent être organisées sans que cela pose problème. Notre pays doit préserver cette faculté, cette volonté et en faire un exemple vivant afin que d'autres regions du monde s'en inspirent et «osent». Plus le rejet de l'Autre, la violence, le(s) racisme(s) tentent de s'imposer à nous et plus les initiatives visant à (re) tisser du lien social, à remettre de l'humanité entre les Hommes deviennent urgentes et se multiplient. «Je suis l'Autre» était l'intitulé des initiatives de l'Institut français du Maroc lors du Salon du livre à Casablanca, le SOC (Stade olympique casablancais Simon Pinto) et l'association Marocains Pluriels ont choisi d'en faire le thème d'une soirée spéciale, d'une rencontre consacrée au vivre-ensemble menée par Gabriel Banon et dont les discutants seront : Dominique Himy – membre du Comité du SOC, Yannick Soussana Assor – actrice socio-culturelle, Driss Jaydane – écrivain et philosophe, et Ahmed Ghayet – acteur socio-culturel et auteur. En ces temps où la haine cherche à nous dresser les uns contre les autres, il nous faut absolument et de façon urgente mettre en œuvre les antidotes que sont le dialogue, le partage, la rencontre... Autour de la présentation des deux ouvrages – La faute et le festin de Driss Jaydane et – Mots pour maux de Ahmed Ghayet, l'objectif est de réunir Marocains musulmans et juifs, chrétiens, Marocains de sang et Marocains de coeur, générations plurielles... afin de montrer que «c'est possible»! D'ailleurs -hélas- le Maroc demeure l'un des seuls pays où ces rencontres multi- culturelles, peuvent être organisées sans que cela pose problème. Notre pays doit préserver cette faculté, cette volonté et en faire un exemple vivant afin que d'autres regions du monde s'en inspirent et «osent». Pour illustrer la discussion de cette soirée «Je suis l'Autre», permettez-moi de reprendre quelques lignes de «Mots pour maux» : «En 16 années le Maroc a changé, beaucoup changé! Le développement économique, l'évolution de nos infrastructures, notre place sur la scène internationale... sont autant d'avancées incontestables, petit à petit une classe moyenne émerge et tant bien que mal les femmes et les jeunes se frayent un chemin au milieu des obstacles et des (faux) tabous qui encombrent notre évolution. Paradoxalement, c'est sur le plan sociétal que nous trébuchons.../... La place de la femme, le «vivre-ensemble», la lutte contre la relégation de toute une partie de notre jeunesse, le combat contre le racisme, contre la radicalisation, pour l'accès au savoir, à la culture... sont portés par le mouvement associatif, pour autant si les politiques, les élus ne se saisissent pas eux aussi de ces maux – eux qui ont le pouvoir de légiférer, de voter, de financer – alors c'est tout notre tissu social qui court le risque de se déchirer. Retisser du lien, redonner du sens, rallumer les lumières, redéfinir les valeurs sont des priorités : dire nos maux avec les mots de tous les jours, pour les identifier et leur trouver des remèdes, mettre en avant nos héros du quotidien... cet opuscule a pour ambition d'y contribuer». Le jeudi 25 février à 19 heures au SOC (365 Route d'El Jadida à Casablanca) nous avons -collectivement – un beau défi à relever, chacun(e) d'entre nous, par sa présence et sa participation sera un ingrédient du vivre-ensemble... Je suis l'Autre, quel beau message à envoyer au monde !