La candidature marocaine au Mondial 2010, présentée officiellement mardi dernier à Zurich a séduit les responsables de la FIFA. Mais dans la course au Mondial, la concurrence est rude. Les quatre autres pays africains en lice ont utilisé les grands moyens. Mardi dernier au siège de la FIFA à Zurich, la délégation marocaine a fait sensation. Composée de trois ministres, Karim Ghellab, Adil Douiri et Nezha Chekrouni, du président de la FRMF, Housni Benslimane et du président-délégué de l'association Morocco 2010, Saâd Kettani, la délégation a remis au président de la FIFA, Joseph Platter, et au président du groupe d'inspection des candidatures, Jan Peeters, le dossier technique de la candidature nationale à l'organisation du Mondial de football en 2010. Les atouts du Maroc, ce pays «enchanteur et magique», ont été mis en exergue par Saâd Kettani. Ce dernier visait à convaincre ses auditeurs que «sécurité et liberté font bon ménage» dans un pays de 30 millions d'habitants «où 60 % de la population ont moins de 30 ans», tous passionnés de football. Mais le Maroc s'est surtout distingué par la présence d'une femme, ministre de surcroît. «Je suis là pour vous dire que la candidature du Maroc est attendue avec un énorme espoir par l'ensemble des femmes marocaines», a précisé Mme Chekrouni. A Zurich, la FIFA a reçu quatre autres dossiers de candidature, dont celui de l'Afrique du Sud, premier pays à passer devant l'exécutif de la FIFA. Son argument de choc : 80 % des installations sont prêtes. Et les Sud-Africains ont misé gros sur leur présence au siège de la fédération internationale. Nelson Mandela, accompagné de l'international anglais du Real Madrid David Beckham et de l'ex-gloire du football africain Abédi Pelé entre autres, sont venus affirmer que la candidature sud-africaine dépasse les frontières du pays. «Il est important, dans les pays où la démocratie est naissante, de pouvoir saisir cette occasion car plusieurs pays suivront si vous nous accordez votre soutien», a souligné l'ancien prix Nobel de la Paix en s'adressant à la FIFA. Pour leur part, les Egyptiens ont essayé de séduire le président de la FIFA par l'intermédiaire de l'acteur Omar Sharif, qui a lancé un appel à «Blaterius 1er, le dernier des pharaons vivant». Les deux autres pays en course, la Tunisie et la Libye, tout en présentant des dossiers individuels conformément au cahier des charges, ont confirmé «leur accord réciproque de soumettre un projet commun». Il s'agit là de la meilleure manière de «d'éviter des dépenses irréalistes et un gaspillage qui ont un des fléaux de notre planète», a estimé Hamouda Ben Ammar, président de la fédération. Du côté des Libyens, l'argument financier est de taille. Saadi Kadhafi, président de la fédération libyenne a en effet annoncé un budget de 9 milliards de dollars dont 3,6 milliards pour la seule construction des stades. Mais au sein de la FIFA, la méfiance est de mise quant à une éventuelle candidature commune. En recevant le dossier tunisien, Joseph Platter a rappelé que l'appel d'offres concernait uniquement «des candidatures individuelles». Il est à signaler que le verdict de la FIFA sera rendu le 20 mai 2004 à Paris, à l'occasion du centenaire de l'organisation internationale.