Les campagnes de sensibilisation à l'économie de l'eau ont pour objectifs d'inviter la population à un meilleur usage et à éviter, par des gestes simples, toutes formes de gaspillage et de pollution. L'eau, cette matière vitale, si essentielle à la vie, symbolise tous les dons de la terre. Dons que tout un chacun appelle avec arrogance «ressources naturelles», comme si la nature était là pour fournir ces ressources aux seules fins des êtres humains. Pendant chaque saison d'été, l'eau fait l'objet d'un gaspillage qui interpelle à plus d'un titre. Des milliers de mètres cubes partent en fumée à cause de sa mauvaise exploitation dans les ménages, dans l'irrigation en raison d'un usage irrationnel, dans les fontaines installées dans les quartiers populaires, dans les grandes villes et les petits villages, à cause d'une mauvaise gestion et surtout l'utilisation excessive de l'eau potable à d'autres fins, nettoyage, lavage, piscine, etc. Ceci se passe au moment où l'on assiste à une demande accrue en eau d'irrigation et à la rareté croissante des ressources hydriques nationales, accentuée par des sécheresses de plus en plus fréquentes et aiguës. Face à cette situation, et en l'absence de la petite goutte d'eau moralisatrice sur les écrans des deux chaînes de télévision nationale, il faut tirer la sonnette d'alarme. Dans ce sens, l'Office national de l'eau potable, ONEP, lance une nouvelle campagne de sensibilisation à l'économie de l'eau durant cet été. La campagne a pour objet d'inviter la population à un meilleur usage et à éviter, par des gestes simples, toutes formes de gaspillage et de pollution. Ces gestes citoyens, qui entraîneraient d'importantes économies de cette matière vitale, contribueraient à étendre le service de l'eau à ceux qui n'en disposent pas encore, notamment dans le milieu rural et les zones périphériques des grandes villes. Cette campagne vise non seulement une prise de conscience vis-à-vis de cette denrée rare et affectée par la sécheresse, mais aussi la contribution des citoyens à l'effort national de généralisation de l'accès à l'eau potable conformément au principe de «droit à l'eau pour tous». Il est à souligner que les prévisions du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Eaux et Forêts indiquent que la demande en eau au Maroc atteindra 17,60 milliards m3 à l'horizon 2020 alors que l'offre prévue serait de 16,80 milliards de m3, 14 milliards m3 d'eau de surface et 2,8 milliards d'eau souterraine. Selon ces prévisions, la quantité d'eau à usage agricole atteindra, à l'horizon 2020, quelque 13,50 milliards m3, l'eau potable, 3,6 milliards m3 et autre usage 0,5 milliard m3. En 1990, rappelle-t-on, la demande globale en eau était de 10,9 milliards de m3 avec une offre de 11 milliards de m3, dont 8,5 milliards de m3 en eau de surface et 2,5 milliards m3 en eau souterraine. A cette date, les quantités d'eau ne dépassaient pas 7,7 milliards de m3 pour l'irrigation, 1,4 milliards m3 pour l'eau potable et 0,80 milliard m3 pour autre usage.Il faut dire que la gestion de l'eau est désormais au centre des préoccupations des différentes parties, pouvoirs publics et société civile. L'eau, qui est aussi vue comme symbole de paix, doit être préservée. Il en va du bien de tout le monde.