La Chambre des représentants qui a du pain sur la planche compte accélérer la cadence. Au menu essentiellement, le projet de loi de Finances et le projet de loi sur les partis politiques. Aujourd'hui, mercredi 8 septembre, le Comité des présidents de la Chambre des représentants tiendra sa réunion, soit un mois, jour pour jour, avant l'ouverture de la session parlementaire d'octobre. La séance d'ouverture sera, conformément à la Constitution, présidée par SM le Roi le vendredi 8 octobre prochain. C'est une première, car le Comité se réunit habituellement plusieurs jours après l'ouverture de la session d'automne. Même si l'ordre du jour n'a pas été clairement précisé, il n'en demeure pas moins que les personnes concernées savent ce dont il s'agit. Rappelons que le Comité des présidents est composé des membres du bureau de la Chambre, des présidents des groupes et des présidents des commissions ainsi que du ministre chargé des relations avec le Parlement. Selon le chef du groupe du PJD, Abdellah Baha, "il a été convenu, avant la clôture de la session d'avril, que cette réunion sera consacrée à la préparation de la rentrée parlementaire et surtout à l'accélération du rythme de travail". En effet, plusieurs textes de lois sont déjà soumis à la Chambre et le Comité des présidents souhaite les adopter le plus rapidement possible pour consacrer suffisamment de temps à l'examen du projet de loi de Finances de l'année 2005. Cette dernière sera soumise à la commission des Finances de la Chambre des représentants le 20 octobre, c'est le délai légal. Selon le président du groupe istiqlalien, Abdelhamid Aouad, l'examen du projet de Budget pour l'exercice 2005 sera difficile. Cet ancien ministre du Plan, sous le gouvernement Youssoufi, estime que la loi de Finances 2005 sera la première à ne pas s'inscrire dans le cadre d'une planification, car l'actuel plan quinquennal prendra fin le 31 décembre 2004. En outre, l'examen du projet de loi de finances, qui nécessite plusieurs semaines risque de se faire pendant le mois de Ramadan. Une période de baisse de régime. C'est peut-être pour ces raisons que les débats vont être serrés, voire houleux. En attendant, les présidents de groupes, en étroite concertation avec les présidents des commissions vont "liquider" les projets de lois qui traînent encore. Le but est d'adopter en séances plénières, dès les premiers jours de la session d'octobre, l'ensemble des projets de lois soumis à l'examen du Parlement", assure le président du groupe Usfpéiste, Driss Lachgar. Par ailleurs, le Premier ministre, Driss Jettou, a promis aux parlementaires que le projet de loi sur l'organisation des partis politiques sera présenté au Parlement pendant la session d'automne. En d'autres termes, les députés auront du pain sur la planche. La cadence risque d'être infernale. Autre particularité de cette session d'octobre: la gestion financière de la Chambre des représentants. En effet, conformément au règlement intérieur de la Chambre, une commission de suivi des dépenses sera constituée lors de la session d'automne. Cette nouvelle instance remplacera la fameuse commission des 20 qui, de l'avis de tous, servait beaucoup plus à régler des comptes politiques qu'à assurer une transparence dans les dépenses du budget. Toutefois, la nouvelle commission de suivi n'exerce qu'un contrôle a posteriori. Au grand dam d'Abdelhamid Aouad qui souhaitait que cette commission puisse avoir un regard sur l'opportunité des dépenses. Et pour cause, dans les couloirs du Parlement, on parle souvent de voyages superflus et de dépenses extravagantes. En tout cas, l'instauration de cette commission est un pas important. La Chambre des représentants donne l'exemple en matière de transparence. Désormais, l'inspection générale des finances et la cour des comptes seront les bienvenues. Les parlementaires disent n'avoir rien à se cacher.