Le gouvernement jordanien lance un programme de privatisations ambitieux. Reste que les secteurs sociaux sont écartés de la cette politique. C'est devenu une constante dans le développement des pays non industrialisés. Sous la pression du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale, les autorités jordaniennes ont accéléré le processus de privatisations de certaines de leurs entreprises et de leurs établissements publics. Toutefois, le gouvernement jordanien reste intransigeant quant à son refus de privatiser des secteurs tels ceux de l'enseignement, de la santé publique et des prestations sociales, tout en étant permissif en matière d'initiative privée dans ces domaines. Selon les observateurs, les objectifs du programme du FMI ont été atteints, le déficit du budget continue à se réduire, l'inflation reste contrôlée, avec une moyenne de moins de 2% sur l'année. L'ensemble des facteurs a permis d'obtenir une croissance du PNB de 4% environ. Pour sa part, la Banque Mondiale estime que le programme de privatisation de la Jordanie est le plus réussi dans la région. En dehors, des cessions déjà réalisées comme Jordan Cement Factories (plus de 40 % aux mains de Lafarge), Water Authority of Jordan (joint-venture avec la Lyonnaise des Eaux et Montgommery Watson), Ma'in Spa (repris par le groupe ACCOR), Jordan Telecommunications Company (alliance entre de France Telecom et Arab Bank pour 40%)…, le gouvernement jordanien a dressé une liste de 7 autres entités publiques. Initié en 1998, le programme s'est intensifié au point qu'en début de cette année, le gouvernement a mis en place un plan de lutte contre le chômage, dont le coût sera amputé sur les potentielles recettes des privatisations, pour un montant de 100 millions de $. L'autre emploi des cessions est l'allégement de la dette extérieure, estimée à 7 milliards$. Suite à l'appel d'offres, lancé en mai de cette année, concernant la vente de 26% des actions étatiques dans la Compagnie Arabe de Potasse, trois entreprises étrangères sont en lice. Il s'agit de la société allemande Kali Und Salz, de la japonaise Mitsubishi et de la canadienne Potash Corporation of Saskatchewan. Cette dernière s'intéresse aussi aux 40% des parts de l'Etat dans la compagnie jordanienne des phosphates (JPMC). D'autre part, la Compagnie Jordan Telecom va également faire l'objet d'un appel d'offres en octobre prochain. La vente portera sur 10 à 15% des 51% que l'Etat possède encore dans la compagnie. Un des chantiers originaux de privatisation reste celui de l'académie royale d'aviation, devenue une société anonyme. Dans la même lancée, les autorités ont débuté la restructuration de l'aviation civile, dont les 3 aéroports feront l'objet de concessions de gestion. En revanche, le gouvernement continue de réfléchir aux moyens de privatisation de la poste. La société hollandaise Nepostel Postal Affairs avait déjà emporté un premier tender pour définir les conditions de privatisation. Elle est intéressée par un contrat de management de la poste jordanienne. Vers la fin de cette année, le secteur de l'électricité (production et distribution) ainsi que les 55% de la compagnie d'électricité de la province d'Irbid au nord du pays, vont être cédés. L'année 2002 va être décisive en matière des privatisations pour la Jordanie.