La mission économique française a réalisé une étude complète sur le processus de privatisation au Maroc. Diagnostic sur un programme qui a remporté au Maroc environ 50 milliards de dirhams. La privatisation de la Comanav devrait être l'un des grands événements économiques de l'année 2005. L'opération, qui était inscrite cette année à la loi de Finances, a été retardée. Ce qui est possible grâce au texte de loi sur la privatisation, lequel ne fixe plus de date butoir pour la réalisation des opérations de privatisation. Dans une étude sur le bilan des privatisations au Maroc établie à la fin 2003 et actualisée durant le mois de juin dernier, la Mission économique française revient sur ces processus majeurs qui, depuis 1993, rythment l'économie marocaine. Adoptée en 1989, la loi du 11 décembre prévoyait le transfert au secteur privé de 75 sociétés et 37 hôtels pour l'année 1995. Ce délai sera porté à 1998, le programme fixé n'étant pas achevé. Dans les lois de Finances, c'est une rubrique maîtresse. En onze année, note l'étude, ce sont 40 sociétés et 26 établissements hôteliers qui ont été transférés totalement ou partiellement au secteur privé. Les meilleures performances sont pour la période allant de 1993 à 1997, avec la privatisation de la Société nationale d'investissement en 1994 et quatre entreprises financières dont la BMCE en 1995. Suivra ensuite la Samir, en 1997, puis une pause entre 1998 et 1999. La reprise du processus dans cette décennie 2000 démarre en trombe avec la cession des 35% du capital de Maroc Telecom en février 2001, représentant la plus grosse opération de privatisation jamais réalisée au Maroc. Et avec 23,3 milliards de dirhams, Vivendi Universal donne une nouvelle impulsion au secteur des télécoms. En 2002, le processus s'est arrêté, en raison, explique l'étude, de la crise de la Bourse de Casablanca et de la conjoncture internationale. Seules trois privatisation sont eu lieu pour un total de 53 millions d'euros (5,3 milliards de dirhams).Il s'agit de l'ouverture de 21% du capital de la Banque centrale populaire (BCP) pour 500 millions de dirhams, la poursuite de la privatisation de Fertima pour un montant de 75 millions de dirhams et la vente de Sicome pour 0,174 million de dirhams. En revanche, l'année 2003 est marquée par l'ouverture de 80% du capital de la Régie du Tabac pour un montant de 14,08 milliards de dirhams. La privatisation de la Régie des tabacs constitue la deuxième grosse opération après l'ouverture du capital de Maroc Telecom. Les privatisations au Maroc ont été mises en œuvre selon trois modes de cession :appel d'offres (76% des recettes), offre publique de vente à la Bourse de Casablanca (6,5%) et attribution directe (17,4%). Sur les 40 sociétés et 26 hôtels privatisés, seuls 21 sociétés et 6 hôtels ont été totalement ou partiellement cédés à des acheteurs étrangers provenant de 13 pays. 82,7% (soit 45,28 milliards de dirhams) des recettes des privatisations ont pour origine des investissements étrangers. Assez détaillée l'étude ébauche des perspectives pour 2004 et 2005. Pour 2004, l'opération majeure attendue est Maroc Telecom avec la vente de 16% supplémentaires à Vivendi et un placement en Bourse de 10 à 15%.