Les armées des pays du Maghreb restent très limitées en matière d'armement et de capacité de réaction. Ils ne constituent de ce fait aucune menace pour les pays européens, estime un rapport de l'Institut des études stratégiques et internationales. L'Institut portugais des études stratégiques et internationales (IESI) affirme dans son dernier rapport sur la prolifération et la politique d'armement dans le Maghreb arabe que la capacité militaire des pays de cette région reste très limitée et ne constitue pas une menace pour les pays européens. Selon l'IESI, les Forces navales desdits pays sont réduites et seules la Libye et l'Algérie possèdent quelques sous-marins de la première et la deuxième générations. Leur capacité de réaction n'est pas rapide et leur projection de forces est très faible. Le rapport a aussi conclu que les armées maghrébines ne supposeraient une menace pour les pays européens qu'en cas du développement d'une capacité balistique et nucléaire associée à une radicalisation islamiste des régimes de la région. Toutefois, le rapport spécifie qu'en ce qui concerne l'armement nucléaire, l'Algérie demeure le seul pays du Maghreb capable de se doter de la technologie nécessaire à la fabrication de l'arme nucléaire et ce malgré le fait que le programme nucléaire algérien soit officiellement à des fins civiles. L'Algérie possède, affirme l'IESI, deux réacteurs nucléaires: le premier, fourni par l'Argentine et le deuxième installé par la Chine. Les caractériellement techniques du deuxième permettraient à l'Algérie de produire de l'Uranium à usage militaire. Pour ce qui est de l'armée algérienne, le rapport affirme qu'elle est moins efficace que l'armée marocaine et ce malgré sa supériorité en armements. Les raisons de cette infériorité sont notamment le manque de modernisation et l'absence de professionnalisme de ses effectifs. Le nombre de ces effectifs étant de 162 000 hommes, dont 60 % environ sont des appelés dans l'armée de terre. Les effectifs de la Marine et de l'armée de l'air ne représentent que 15 % du total des effectifs militaires. Le reste fait partie des Forces paramilitaires dont la Gendarmerie avec 24.000 soldats et la Garde présidentielle qui compte des effectifs évalués à 1200 hommes, ainsi que les Forces de sécurité nationale avec 16 000 agents. S'agissant de son poids au sein de l'appareil de l'Etat, l'armée algérienne a vu son rôle politique renforcé depuis 1991 après l'arrêt du processus démocratique. Par ailleurs, le rapport de l'IESI estime que l'armée tunisienne est la plus faible de la région. Ce qui est dû au nombre réduit de ses effectifs qui ne dépasse pas les 45 000 hommes, ainsi qu'au manque d'équipement. Enfin, en ce qui concerne la Libye elle serait dotée d'une meilleure capacité en matière d'armement balistique de longue portée. Elle possède ainsi 48 lanceurs FROC-7 avec 144 missiles d'une portée de 65 km et 80 lanceurs SCUD-B avec 240 missiles d'une portée inférieure à 300 km. Selon le rapport de l'IESI, Tripoli serait sur le point d'acheter de la Chine populaire des missiles M-9, ayant une portée de 600 km. Elle serait aussi en train de développer des missiles d'une portée de 700 km. En somme, la politique d'armement des pays du Maghreb reste très limitée par rapport à d'autres pays du tiers-monde et ne constitue aucune menace pour les pays européens.