Dépenser moins et gagner plus, c'est tout le principe adopté par nos finances publiques pour résorber le déficit du Trésor. Cependant, bien que la balance ait montré des signes très encourageants de redressement lors des dix premiers mois de 2015, les dépenses du Maroc continuent à être supérieures à ses recettes. C'est ce qui se dégage du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement par le ministère de l'économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume à fin octobre 2015. Biens et services : Un gouffre pour le Trésor Les dépenses ordinaires ressortent en baisse de 5,8% à fin octobre 2015 en comparaison avec les dépenses à la même période en 2014 pour se chiffrer à 168,342 milliards de dirhams. Ce recul notable serait le résultat de la diminution de 44% des émissions de la compensation et de 3,9% des autres biens et services, conjuguée à la hausse de 1,3% des dépenses de personnel et de 15,7% des charges en intérêts de la dette. Pour leur part, les dépenses d'investissement émises marquent une hausse de 1,7%, passant de 42,3 milliards de dirhams à fin octobre 2014 à 43 milliards de dirhams à fin octobre 2015 et ce malgré la baisse de 19,9% des charges communes. Aussi, le taux d'engagement global des dépenses ressort à 69% et le taux d'émission sur engagements à 87%, contre respectivement 77 et 87% un an auparavant. Léger mieux pour les recettes S'agissant des recettes du Trésor, le bulletin de la Trésorerie générale du Royaume relève une petite augmentation des recettes ordinaires qui se chiffrent à 165,828 milliards de dirhams, avec une hausse de 0,5% provenant de quatre sources différentes. À savoir, en premier, la baisse des recettes douanières de 1,7% avec les droits de douane qui ont baissé de 1,5%, la TVA à l'importation qui s'est rétractée de 4,1% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui ont bondi de 3,7%. En second lieu, le bulletin signale une augmentation de la TIC sur les tabacs manufacturés de 2,4% et la hausse des autres TIC de 2,6%. La troisième source serait la hausse de 2,6% de la fiscalité domestique avec l'IS en baisse de 2,5%, l'IR qui réalise un bond de 7,3%, la TVA à l'intérieur tirée vers le haut de 6,2%, les droits d'enregistrement et timbre qui baissent de 0,7% et les majorations de retard qui se dynamisent de 28%. Enfin, la quatrième source des recettes ordinaires est la baisse de 6,4% des recettes non fiscales résultant notamment du recul de 14,1% des recettes de monopoles, de l'augmentation de 152,9% des recettes en atténuation des dépenses de la dette qui se chiffrent à 3,6 milliards de dirhams contre 1,4 milliard de dirhams à la même période en 2014 et de l'absence de privatisation en 2015 comparativement à 2014 qui avait enregistré une recette de 2 milliards de dirhams. Le solde ordinaire remonte doucement la pente Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, l'exécution de la loi de Finances démontre que le solde ordinaire du Trésor ressort, à fin octobre 2015, négatif de 2,5 milliards de dirhams contre un solde négatif de 13,7 milliards de dirhams à fin octobre 2014. De même, le déficit du Trésor ressort à 36,6 milliards de dirhams, compte tenu d'un solde positif de 8,9 milliards de dirhams dégagé par les Comptes spéciaux du Trésor (CST), contre un déficit du Trésor de 44,1 milliards de dirhams à fin octobre 2014 compte tenu d'un solde positif de 11,9 milliards de dirhams dégagé par les CST. En ce sens, la Trésorerie générale du Royaume note, dans son bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement avec le ministère de l'économie et des finances, que les recettes des Comptes spéciaux du Trésor tiennent compte de la rentrée durant le mois de janvier d'un montant de 1,6 milliard de dirhams au titre de la contribution libératoire sur les avoirs et liquidités détenus à l'étranger.