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Dossier : Aïssa Ikken : Le festival c'est la fête
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 08 - 2004

Aïssa Ikken est conseiller du ministre la Culture. On le retrouve également derrière « Rawafid », festival dédiés au Marocains résidant à l'étranger. Selon lui, l'émergence de nouveaux festivals privés est une initiative louable qui contribuera à la diversification du paysage culturel national.
ALM : Comment définir le rôle socioculturel que jouent les festivals en général ?
Aïssa Ikken : Le festival est une forme moderne de faire la fête. Il joue un rôle essentiel sur le plan socioculturel, celui de l'épanouissement de l'Homme. Depuis l'aube de l'humanité, on célébrait divers événement, on fêtait le printemps, les roses, etc. Ces festivités représentent l'épanouissement de l'être, avec tout l'impact que cela a sur la population, c'est aussi une façon de représenter toute forme artistique. D'ailleurs, le phénomène répond à un besoin manifeste, un besoin qui est là et qui est derrière l'évolution de ces formes d'expression.
Quelle est la place occupée par les festivals organisés par le ministère de la culture ?
Le ministère a conçu et établi une cartographie des festivals, selon les caractéristiques de chaque région et, aussi, dans l'optique de sauvegarder cet art qui est un patrimoine en soi. Cela diffère donc selon les régions, à Oujda par exemple, vous avez le festival du Gharnati, à Chaoun c'est l'héritage andalou qui est mis en relief, il en va ainsi pour chaque région du royaume.
Il y a également les festivals à caractère international, à l'image de Rawafid qui est dédié aux Marocains vivant en terre d'exil et lors duquel ils peuvent donner libre cours à leur expression artistique, ou encore le festival de Volubilis, qui a un aspect méditerranéen et auquel des pays étrangers sont invités pour y prendre part.
En somme, il y a une dynamique qui se crée et qui répond à un besoin réel de la population. Cela sur le plan artistique, mais le festival a, bien entendu, d'autres incidences, tant sur le plan économique que touristique, en plus de la volonté des autorités de créer une sorte d'animation culturelle à même de permettre aux populations de pleinement s'épanouir et s'ouvrir sur d'autres cultures.
Comment expliquez-vous que les festivals privés gagnent du terrain sur ceux organisés par le
ministère ?
Justement, cela s'inscrit dans la dynamique que j'ai évoquée précédemment. Bon, les gens retroussent leurs manches et s'attèlent à l'organisation de tels événements, pensant au début que la tâche serait facile, mais ils sont par la suite confrontés à énormément de difficultés et de problèmes. Bien entendu, c'est une initiative fort louable que celle d'enrichir le paysage festivalier marocain. Ceci est très positif, que ces gens aient saisi que l'on a soif de ce genre de manifestations, que cela répondait à un certain besoin en la matière. Cette soif est à même d'expliquer cette multiplication et la mobilisation dont fait objet la naissance de nouveaux festivals.
Et cette prolifération, accompagnée d'une évolution au niveau de chaque festival, est d'autant plus palpable sur le terrain. Prenez l'exemple de «Âabidate R'ma», qui est en soi une théâtralisation des problèmes de tous les jours, ce festival ne comprenait qu'une vingtaine de troupes à ses débuts. Trois années plus tard, ce sont soixante-six troupes qui prennent part au festival. Idem pour « Ahidous » et bien d'autres. Bref, cela constitue une très bonne chose que de varier et élargir l'éventail des festivals.
Aussi, l'on a longtemps considéré que l'identité était un frein à l'ouverture extérieure. Actuellement, avec les changements qui s'opèrent à l'échelle internationale, telle la mondialisation, l'on s'est rendu compte que l'identité est un véritable moyen d'ouverture. Lorsque vous parlez à un étranger, c'est bel et bien de votre propre culture que vous allez parler, et non pas de la sienne, car vous maîtrisez mieux la vôtre.
Devant cette prolifération des festivals privés, peut-on dire que ceux organisés à l'initiative du ministère sont en voie de disparition ?
Aucunement ! Au contraire, lorsque M. Achâari a pris le flambeau au ministère de la culture, plusieurs festivals étaient suspendus, comme celui d'Oujda. Il a fallu relancer ces festivals et leurs redonner leur faste. En même temps, il s'agissait d'en créer d'autres, tel celui de « L'Âïta », Volubilis ou autres. Aussi, cela se fait selon des concepts bien précis et j'insiste sur le concept, car sans cela, un festival ne saurait survivre.
Aujourd'hui, il y a plus de profondeur dans ces festivals, c'est une façon de garantir leur pérennité.
Non, on ne peut nullement dire que ces festivals sont en voie de disparition. D'ailleurs, il y a une année, ces festivals étaient au nombre de quatorze, ils sont aujourd'hui au nombre de dix-huit. En parallèle, il y a de la recherche dans le sens de la création, d'autres festivals sont en perspective, à l'image de l'Oasis de Figuig, celui d'Ahouach, de l'eau…
Est-ce qu'on est en mesure de parler de rentabilité en ce qui concerne ces festivals, sachant que les recettes de celui de Volubilis représentent à peine 1% des dépenses ?
Il faut tout d'abord savoir que tous les festivals sont gratuits, à part celui de Volubilis. Tous les festivals ont un caractère populaire, ils se déroulent en plein air (…) Le festival de Volubilis a des caractéristiques bien propres, relatives au site, à l'Histoire, etc. Bon, générer des bénéfices n'est pas la nature même du festival.
À défaut de parler de rentabilité, on parlera plutôt d'incidence économique. Le festival génère de l'emploi. Il y a plusieurs sociétés qui sont retenues pour fournir une prestation déterminée, tels l'éclairage, la structure de la scène et des tribunes, le transport, etc. En somme, le fait de pouvoir créer de l'emploi, aussi provisoire soit-il, est un autre aspect de ce que rapporte réellement un festival.
S'avère-t-il nécessaire de revoir le concept et la manière de faire, de telle sorte qu'une certaine rentabilité soit à l'ordre du jour ?
Je pense que cela pourrait être envisageable. Rien n'est absolu et rien n'est définitif. Une fois que le festival est mis sur les rails, qu'il atteigne sa vitesse de croisière, des innovations peuvent être introduites dans ce sens. Notre stratégie s'inscrit dans le cadre d'une amélioration continuelle. Les plans économiques et touristiques sont bien évidemment toujours dans la ligne de mire. Dans les petites localités on peut voir la création de petites unités d'accueil, afin de permettre aux étrangers de se joindre au festival (…) Envisager de mettre sur pied des infrastructures plus importantes afin de donner toutes la dimension à la région.


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