C'est sous le signe de l'espoir que la Jeunesse ittihadia tient les assises de son sixième congrès à Mohammédia. Un événement qui permet à l'USFP de consolider la mise à niveau de ses instances dirigeantes. Congressistes vrais ou pas. Telle n'est pas la question. L'important c'est qu'ils étaient officiellement, c'est-à-dire selon le secrétariat national qui préparait les assises du congrès, plus de 900 personnes à représenter les sections et secteurs de la Jeunesse ittihadia et les provinces du Royaume, y compris Sebta et Melillia, les deux villes sous occupation espagnole. L'ambiance qui a régné au cours de la séance d'ouverture rappelait, en partie, celle qui a prévalu en mars 1983, lors de la tenue du deuxième congrès national de cette Jeunesse. L'USFP traversait à l'époque une phase difficile. Bon nombre de ses dirigeants étaient encore sous les verrous. Le secrétaire général de sa jeunesse, Abdelhadi Khairat, venait à peine de quitter la prison. L'UNEM était interdite de fait, depuis l'échec de son 17ème congrès. Le parti connaissait une dure scission, qui allait tourner à la confrontation directe, le 8 mai de la même année. Et surtout, le pays était à la veille des élections communales qui allaient se dérouler le 10 juin 1983. Bref, dans plusieurs de ses aspects, la situation d'aujourd'hui pourrait se comparer à celle d'il y a 19 ans. La JI sort à peine d'une phase de déchirure interne qui a accentué sa mise à l'écart des espaces réels de l'action, notamment au sein des universités, des quartiers populaires, des entreprises de production et de la vie associative. Certes, sa direction précédente ne sort pas de la prison, mais cela ne change rien dans le fait qu'elle fut coupée des ambitions et des préoccupations du parti qui l'adopte. En outre, et le congrès de 1983 et celui de juillet 2002 se tiennent sous la même devise : le premier «pour transformer le désespoir en espoir» et le second sous le signe de l'espoir. Deuxième remarque. Au vu des slogans brandis lors de la séance d'ouverture, il y a lieu de déduire que cette formation vient juste de sortir d'un passage à vide. Aucun membre en vue de l'ancien bureau national n'a été présent. Pourtant, plusieurs figures historique, figures de cette jeunesse et de l'UNEM, étaient présentes au congrès. Enfin, tous les slogans brandis au cours de cette séance appartenaient à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt. Les seuls slogans mis à l'écart concernaient la CDT. Et pour cause! Dans son allocution, le premier secrétaire de l'USFP, Abderrahman Youssoufi, n'a pas manqué de rappeler, à ce sujet, qu'il est du devoir de toutes les composantes de la centrale syndicale précitée d'agir selon les règles de l'art et par des moyens démocratiques. Une menace tissée en filigrane. Mais là où il s'est étalé le plus, c'est en ce qui concerne le rôle de la Jeunesse ittihadia. Une organisation qui doit agir dans la convivialité, en rationalisant sa démarche et en redoublant d'efforts dans le sens de l'encadrement des jeunes et de leur initiation à l'action politique propre et saine. En ce qui concerne l'analyse de la situation politique, l'orateur a brossé un tableau tranchant entre les deux options qui devront se dégager des prochaines échéances électorales : soit la poursuite des réformes de l'Etat, la consolidation de la démocratie et la continuité dans la voie du progrès social et du développement économique, soit le chaos et le règne de la déception. Un message, qui resserre l'étau autour des alliés de l'USFP, qui ne laisse aucune marge aux acrobaties politiciennes et qui met chacun devant ses responsabilités.