La sortie du président-directeur général de Wafabank, Abdelhak Bennani a surpris les analystes. La concrétisation du rapprochement avec Crédit Du Maroc serait programmée pour fin mars 2004, au plus tard. Il y a eu l'anticipation stratégique, maintenant, l'heure est à la tactique opérationnelle. La sortie du président-directeur général de Wafabank, Abdelhak Bennani, lors de la présentation des résultats semestriels de la banque a surpris la communauté d'analystes. Il a non seulement décliné son plan stratégique Wafa 2005 mais il était direct dans la formulation de ses visées stratégiques. « Nos fonds propres excédentaires de 1,2 milliards de Dh nous donnent une marge de manœuvre ainsi qu'un degré de liberté afin de mieux négocier notre avenir », expliquait le Président de Wafabank. L'objectif affirmé est de réduire donc la surliquidité de la banque dans l'intérêt de l'institution, de l'économie marocaine mais aussi des clients. « Nous étions et resterons des observateurs actifs. Le projet le plus naturel pour Wafabank est le rapprochement avec le Crédit Du Maroc » a-t-il mentionné. Par contre, à la question de savoir si le groupe envisage de confier la gestion de la future entité au partenaire stratégique, le Français Crédit Agricole, repreneur par ailleurs du Crédit Lyonnais, le président de Wafabank était, de plus, clair : « Nous n'avons pas construit notre Groupe Wafabank pour le donner à des étrangers. Combien même nous ayons la volonté, les autorités monétaires ne le permettraient pas ». La vision formulée est plutôt accès sur l'enjeu stratégique pour le pays que de « concéder » ses institutions de collecte d'épargne. « En plus, nous n'avons pas de risque-pays. Nous évoluons dans le Maroc et, par conséquent, ce risque ne nous concerne pas » est-il affirmé. D'ailleurs, la stratégie-groupe vise désormais une expansion vers les pays du Maghreb, un territoire naturel pour les banques marocaines, les mieux à même de la région à se lancer dans une pareille aventure. Côté résultats semestriels, les encours de crédit ont augmenté de 6,6 %. “Si les créances sur la clientèle ont connu une quasi-stagnation (+1,6%), les créances sur les établissements bancaires ont, par contre, enregistré une forte progression”, indiquent les responsables de Wafabank. La banque a réalisé des performances positives. Les dépôts de la clientèle ont progressé de 6,8 % par rapport au premier semestre 2002, grâce à une bonne performance des ressources à vue (+17 %), qui participe ainsi à hauteur de 62 % dans le total des dépôts. Le produit net bancaire, quant à lui, a réalisé un bond de 10 %. Cette évolution du PNB a été possible grâce à une gestion agressive du passif mais également à une augmentation substantielle des commissions. Ainsi, les marges d'intérêt ont enregistré une croissance de 14%, celles qui sont sur les commissions 35 % et le résultat sur les opérations de marché s'est accru de 25 %. Le résultat brut d'exploitation s'est établi à 452 millions de DH, en progression de 17,9 %. Les charges d'exploitation ayant enregistré une croissance de 6,8 %, “qui devrait se situer entre 3,5 et 4 % à la fin de l'année”, est-il précisé du côté de la banque. Le coefficient d'exploitation a été ramené à 49,9 % contre 51,6 % l'année précédente. Les dotations brutes aux provisions pour créances en souffrance se sont élevées à 214 millions de DH, en hausse de 10 %, avec un taux de couverture qui atteint 72,6 %. Quant au résultat net, il s'est apprécié de 3 % par rapport à juin 2002, s'établissant à 185 millions de DH contre 179,5 millions.