Football. Depuis dimanche, le Brésil est redevenu la nation du football après sa victoire en finale de la coupe du monde face à l'Allemagne. Le cinquième titre de la seleçao. Le premier de ce nouveau millénaire. L'attaquant brésilien Ronaldo dit «El Fenomeno», avait déclaré, avant le début du mondial 2002 en Corée du Sud et au Japon, qu'il rêvait de deux choses : être champion du monde et décrocher le titre du meilleur buteur de cette prestigieuse compétition. Dimanche, à Yokohama, le joueur aux pieds magiques a vu son rêve se réaliser. Celui qui était sur le banc de touche en 94 et qui pleurait la défaite humiliante de son équipe en 98 contre la France a fini par retrouver son sourire après la victoire du Brésil en finale face à l‘Allemagne (2-0). Un titre qui vaut son pesant d'or puisqu'il est le cinquième des auriverdes (1958, 62, 70, 94, 2002) depuis le début de l'histoire de la coupe du monde. Le deuxième en trois éditions. Cette consécration vient encore une fois confirmer l'hégémonie du football sud-américain sur son homologue européen. La victoire du Brésil en finale était aussi la revanche de toute une équipe : joueurs et staff technique. À leur tête, l'homme du match, Ronaldo. Victime de la malédiction des blessures, qui l'a éloigné des terrains pendant plusieurs mois, à tel point qu'on a commencé à parler de la fin prématurée d'une grande carrière, l'attaquant du club italien de l'Inter Milan a vite retrouvé sa forme pour frapper fort durant ce mondial. Grâce à son doublé de dimanche, Ronaldo a bouclé le plus grand événement footbalistique en apothéose en portant son compteur de buteur à huit réalisations pour terminer meilleur buteur de la compétition. Deux consécrations pour un joueur qui, il y a quelques mois, n'y croyait pas encore. Ce sacre, il le doit notamment à son entraîneur, Luiz Felipe Scolari. Pour l'avoir préféré à la vedette brésilienne du mondial 94, Romario, le sélectionneur de la seleçao a fait l'objet de tirs croisés de la part des médias, mais aussi de l'opinion publique brésilienne. Comme Aimer Jacquet, Scolari a réussi un grand coup, malgré cette avalanche de critiques. À Yokohama, on a vu les images des joueurs qui pleuraient leur succès. Car entre les phases éliminatoires et la finale au Japon, il y avait tout un long chemin à parcourir. Et ils l'ont bien fait. Le pays de la samba n'était pas le seul à avoir beaucoup peiné avant d'arriver à ce stade. Son adversaire du jour aussi. Barragiste, la Mannschaft a déjoué tous les pronostics pour atteindre la finale. Son point fort tout au long de cette coupe du monde : la défense en groupe et le contre rapide à une touche de balle. Avant la finale, les hommes de Rudi Voeller n'ont concédé qu'un seul but, celui inscrit par l'Irlandais Robbie Keane au premier tour (1-1). Mais, le jour j, le capitaine de l'équipe allemande, Oliver Kahn, avait craqué. Celui qui a porté son équipe à bout de bras et a été désigné meilleur gardien de la compétition, n'a cette fois-ci pas pu rattraper les errements de ses lignes arrières. Pourtant, jusqu'à l'ouverture du score, les Allemands pouvaient croire en leur étoile, eux qui avaient appliqué jusque-là les consignes de leur coach Voeller. Malgré les bonnes intentions d'Oliver Neuville, meilleur attaquant de la Bundesliga, et l'infatigable Bernd Schneider, le onze allemand a manqué d'un vrai joueur de pointe et d'un «renard des surfaces», comme l'était Voeller en son temps. L'absence de Ballack, suspendu pour avoir écopé de deux cartons jaunes, a pesé lourd sur la ligne offensive de la Mannschaft. Miroslav Klose, qui a touché les filets à cinq reprise au premier tour, dont trois face à la perméable Arabie Saoudite (8-0), était méconnaissable tout au long de la partie. Unique consolation : l'Allemagne, qui s'incline pour la quatrième fois en finale, a pris rendez-vous pour le prochain mondial, qui se déroulera sur ses propres bases en 2006. En attendant, l'heure est à la fête sur la plage de Copacabana !