Football. Allemagne-Brésil est une finale pas comme les autres. C'est la première fois que le quadruple rencontre le triple champion du monde. Finale de luxe pour un mondial plein de surprises. C'est sous cette forme-là qu'aura lieu dimanche, à Yokohama au Japon, la finale de la dix-septième finale de la coupe du monde entre l'Allemagne et le Brésil. Deux équipes au même parcours, ou presque. D'abord, tous les deux ont beaucoup peiné avant de débarquer en Corée du Sud et au Japon. La Mannscahft ne s'est qualifiée qu'après son match barrage contre l'Ukranie et la Seleçao après sa victoire sur le très modeste Venezuela (2-0). Un parcours indigne de leur palmarès et qui leur a valu, avant le coup d'envoi de la Coupe du Monde, le statut d'outsiders. Au fil des matchs, les deux géants du football mondial ont montré le contraire. Aidés par l'effet de surprise, ils ont réussi à renouer avec le succès pour atteindre le stade de la finale. Seul coup dur : les deux finalistes seront handicapés par l'absence, pour suspension, de leurs maîtres à jouer : Michael Ballak, côté allemand, et Ronaldinho, côté brésilien. À deux jours de ce rendez-explosif, les Allemands sont toujours à la recherche d'une solution pour faire face à la douloureuse absence du milieu de terrain du Bayer Leverkusen, qui évoluera la saison prochaine au Bayern Munich. «Un joueur de la classe de Ballack ne peut pas être remplacé facilement. Il est toujours capable de préparer et de marquer des buts. Il va nous manquer cruellement », a déclaré le sélectionneur allemand, Rudi Voeller. Même son de cloche chez son assistant Michael Skibbe. «La suspension est une perte très amère. Depuis les deux ans que Rudi Voeller et moi avons en charge l'équipe, Michael est l'un des garants du succès en raison du constant danger qu'il représente devant le but», a expliqué Skibbe. Malgré l'absence d'un élément déterminant comme Ballak, face à un adversaire terrible comme le Brésil, cela ne semble pas faire peur aux hommes de Voeller. Le milieu de terrain de Liverpool, Dietmar Hamann, résume l'état d'esprit de ses coéquipiers. Il a déclaré jeudi à Séoul que l'équipe d'Allemagne avait du «respect, mais pas peur » des Brésiliens. Avant d'ajouter « la clé d'un éventuel succès des joueurs de la Mannschaft est d'être disciplinés, regroupés et d'offrir peu d'occasions de buts ». Pour ce faire, le triple champion du monde devra compter sur le travail défensif des joueurs comme, Jens Jeremies et sur les belles parades de son portier à Bayen Munich, Oliver Kahn, auteur d'un mondial extraordinaire puisqu'il n'a encaissé qu'un seul but en six matchs. Par ses exploits, le capitaine de la Manschaft a donné une grande confiance aux siens. De l'optimisme aussi. «Mon sentiment me dit que nous allons devenir champion du monde », a déclaré, celui qui a pour passe-temps préféré la spéculation en bourse. Face au triangle d'enfer, Ronaldo, Rivaldo et Ronaldinho, tous les trois en lice pour le ballon d'or, le meilleur gardien de l'année dernière devra sortir tout son grand talent. Les Auriverdes, qui restent sur une série de victoires, comptent énormément sur les coups de patte magique de leurs stars. Des individualités techniques capables de mettre à genou les défenses les plus intraitables. Tous rêvent de remporter ce trophée, surtout pour ceux qui ont vécu le cauchemar d'après 98. Avant le début de ce mondial, Rolnaldo avait déclaré que son rêve était de gagner la coupe du monde et glaner le titre du meilleur buteur. Ce qui en dit long sur la rage de vaincre des Bleu et Jaune. Depuis sa qualification inextremis, le pays de la samba a connu une montée en puissance régulière. «Beaucoup de gens disaient que le Brésil n'allait pas bien et que la Seleçao n'était pas favorite », se souvient Rivaldo, et d'ajouter « Mais nous avons passé les éliminatoires. Beaucoup de sélections qui ont fait de grandes choses, et qui étaient parmi les favorites, ne sont pas en finale», poursuit-il, allusion faite aux deux grands éliminés du premier tour : l'Argentine et la France, qui avait humilié le Brésil (3-0) en finale en 1998. En se qualifiant pour la finale, le Brésil a non seulement redoré son blason, mais également pris sa revanche sur ceux qui l'avaient enterré trop vite. «Personne ne parlait du Brésil», se rappelle l'attaquant de FC Barcelone, avant d'ajouter «Nous étions tranquillement en train de faire notre travail et nous avons réussi à aller en finale». Allemagne-Brésil est une finale pas comme les autres. C'est la première fois que le quadruple rencontrera le triple champion du monde. Une finale de folie à laquelle va assister la légende et champion du monde, Diego Maradona.