Vingt-quatre heures après avoir reçu le Ballon d'or France Football, le Brésilien Ronaldo récidive en s'accaparant le titre de joueur de l'année décerné par la Fédération internationale (FIFA). Une année faste pour le Madrilène. Déjà distingué par la FIFA en 1996 et 1997, Ronaldo Luiz Nazario de Lima, 26 ans, devance le keeper allemand Oliver Kahn du Bayern Munich et le Français Zinédine Zidane, également du Réal de Madrid. Ronaldo est arrivé en tête des réponses citées par les 148 entraîneurs qui ont participé au vote. Il a recueilli 387 points, alors que Kahn et Zidane ont totalisé respectivement 171 et 148 points. Le Portugais Luis Figo, vainqueur en 2001, est 13e avec dix points. Longtemps blessé, le prodige brésilien a effectué une saison 2001-2002 en dents de scie, avant d'exploser lors de la Coupe du monde. « Il Fenomeno » avait subi de lourdes critiques après avoir quitté en cours de saison l'Inter de Milan, qui avait patiemment attendu son rétablissement après ses problèmes de genou, et gagné les rangs du Réal de Madrid, où il espérait avoir définitivement tourné la page la plus noire de sa carrière. Ses trois premiers mois au Réal ont toutefois été à l'image de celle-ci, avec un début en fanfare (deux buts pour son premier match en Liga contre Alavés le 6 octobre), puis une petite période de doute, avant un retour au bon moment, sous la forme d'un but en finale de la Coupe intercontinentale contre le club paraguayen d'Olimpia Asuncion (2-0). « Il Fenomeno » doit en grande partie son surnom à une ascension « météorique ». En 1994, à 18 ans à peine, il explose au PSV Eindhoven (1re div. néerlandaise). En 1996-97 au FC Barcelone, Ronaldo confirme : 34 buts marqués, alors qu'il n'a pas disputé l'intégralité des matches de la Liga , et une Coupe des coupes. Ces succès lui valent, fin 1997, son premier Ballon d'or France Football quelques mois après avoir rejoint l'Italie et l'Inter Milan. Au terme de la saison 1997-98, il ajoute la Coupe de l'UEFA à son palmarès. Son règne semble parti pour durer. Mais les ennuis commencent le 12 juillet 1998 au Stade de France, le jour de la finale de la Coupe du monde France-Brésil (3-0). Avant le match, Ronaldo subit un malaise qui reste aujourd'hui encore inexpliqué. Pendant 90 minutes, il est transparent et ne peut empêcher la déroute de la Seleçao. La saison suivante, il ne dispute que 19 matches de Championnat d'Italie. Et ce n'est pas fini : le 21 novembre 1999, il est victime d'une rupture partielle du tendon rotulien du genou droit. Après une première opération à Paris, il revient sur les terrains le 12 avril 2000 pour la finale aller de la Coupe d'Italie contre la Lazio Rome. Entré en jeu depuis six minutes, l'attaquant brésilien part en dribble, mais s'écroule soudainement en se tenant le genou droit : nouvelle déchirure du tendon, nouvelle opération et nouvelle indisponibilité, pour dix-sept mois. Ronaldo revient à l'automne 2001. Il fait quelques apparitions en Série A (la 1re div. italienne) et en Coupe de l'UEFA, marque quelques buts, mais les ennuis musculaires se multiplient. Avant le Mondial-2002, il n'a qu'une vingtaine de matches dans les jambes en deux ans. Et les premières rencontres ne lèvent pas totalement l'incertitude : certes Ronaldo marque, mais il semble avoir perdu son pouvoir d'accélération. Une inspiration magique contre la Turquie et un doublé face à l'Allemagne prouveront le contraire. Une Coupe du monde, un transfert au Réal de Madrid, une Coupe intercontinentale et maintenant le Ballon d'or France Football et la distinction de joueur de l'année décernée par la Fédération internationale (FIFA): 2002 a marqué le retour au sommet de Ronaldo après un long calvaire.