La coproduction est un concept qui prend de plus en plus de place dans le cinéma marocain. Le premier forum francophone de la coproduction sera une occasion de présenter deux films marocains pour un futur accord. La 19ème Festival international du film francophone de Namur aura lieu du 24 septembre au premier octobre 2004. Ce festival sera marqué cette année par l'organisation du premier forum francophone de la coproduction. Celui-ci, organisé en marge du festival de Namur, a retenu deux projets de films marocains. Il s'agit de « Mon frère le juif » de Hassan Benjelloun et de « Tissés des mains et d'étoffes » de O. Chraïbi. Ces deux films marocains font partie des 10 projets qui ont été sélectionnés. La sélection fut rude puisque 50 projets ont été présentés et 10 seulement furent choisis pour être à nouveau examinés par le jury composé de plusieurs experts. Des experts comme Luc Jabon de Belgique, Isabelle Raynauld du Québec, Eliane Dubois de Belgique pour ne citer que ceux-là. Ce forum francophone de la coproduction vise le développement de partenariats entre professionnels des pays francophones du Nord et du Sud et permettra le montage de coproductions. Ainsi, lors de ce forum, il sera procédé à la présentation projets qui ont été sélectionnés. Chaque auteur de film doit présenter son projet et le défendre en présence de plusieurs acteurs internationaux. «On essayera de défendre nos films en plusieurs langues afin de plaire à plusieurs producteurs et scénaristes », explique Hassan Benjelloun. Le choix d'un film se fait en fonction des affinités de chacun avec le thème du film ainsi que du synopsis. Outre cela, ce forum permettra à dix producteurs francophones de développer leur projet de long métrage de fiction face à des experts en scénario, production et distribution. Ainsi, au niveau du scénario, les experts donneront leurs avis et entreprendront, en concertation avec les cinéastes marocains, un travail de réécriture. C'est une façon d'analyser le scénario, de le décortiquer afin de l'améliorer. C'est une manière également d'apporter un plus. Cependant, personne ne sait quel est le pays qui coproduira les deux films marocains. Selon Hassan Benjelloun, la coproduction est une sorte d'aide qui se situe sur tous les niveaux, aussi bien sur le plan financier que technique. La coproduction est d'un grand apport pour le cinéma marocain, cela permet de trouver des fonds pour financer le film et partant réaliser une production de meilleure qualité.C'est une façon d'atteindre une sorte de perfection, même si celle-ci est difficile à réaliser, voire impossible, car il y a toujours de petits défauts. En outre, la coproduction se situe également sur le plan de la distribution; le pays qui coproduit aide également à mieux distribuer le film. Les Pays avec qui le Maroc a le plus souvent des accords de coproduction sont la France, le Canada, la Belgique et l'Italie. La solution de la coproduction est un atout pour le cinéma marocain puisque cela permet de sortir du gouffre financier. C'est une sorte de compromis cinématographique. Si la coproduction a plusieurs avantages, elle a cependant des inconvénients. Selon Hassan Benjelloun, un film qui est coproduit n'appartient pas à une seule personne. Par exemple, dans le générique d'un film marocain coproduit avec la France, on trouvera les noms des deux pays. C'est en somme un film franco-marocain. La célébrité reviendra aux deux pays, et même parfois au pays qui a le plus contribué financièrement. En outre, le sponsoring n'entre pas dans le domaine de la coproduction. Il s'agit en fait d'une sorte de publicité de la marque qui sponsorise le film. Le sponsor est également cité dans le générique du film, on y lit le plus souvent : «Nous remercions la société telle ou l'entreprise telle». Aussi, le sponsor exige parfois d'être montré dans un laps de temps durant le film. Cela se rapproche de la publicité. Et la différence avec la coproduction, c'est que le sponsor n'a pas de droit sur le film. En somme la coproduction constitue une sorte de solution de rechange pour le cinéma marocain. Pour essayer de pallier les problèmes financiers auxquels fait face le cinéma marocain, les réalisateurs se réfugient dans la coproduction quittes à partager leurs efforts avec d'autres producteurs étrangers. Tout cela pour aboutir à une meilleure qualité des films marocains et pour une meilleure diffusion.