Dans les affaires de débauche impliquant des ressortissants saoudiens, les jugements sont souvent cléments à l'égard de ces derniers et des filles qui les accompagnent. «Dans une affaire de débauche, il vaut mieux se mouiller avec des Saoudiens qu'avec des Marocains». C'est l'idée qui court dans le milieu des filles de joie. La raison est qu'elles pensent que la justice est plus clémente avec eux et que par conséquent, elle serait indulgente avec elles. Les dossiers qui ont été examinés par les tribunaux de première instance, surtout à Casablanca, confirment cette réalité. A titre d'exemple le dossier des trois Saoudiens qui ont été arrêtés avec trois filles de joie dans une villa à Casablanca ; un enseignant de 41 ans, un fonctionnaire de 36 ans et un troisième de 38 ans. L'enseignant a expliqué aux enquêteurs qu'il est monté, en compagnie du troisième personne, dans un grand taxi afin à destination d'un hôtel situé au boulevard d'Anfa. En chemin, le chauffeur de taxi leur propose de les emmener chez une certaine Hajja qui dispose d'une villa à Aïn Sebaâ. Cette Hajja célèbre des «nuits blanches» avec les filles de joies pour des sommes pouvant atteindre 5.000 Dh. Et ce, sans compter les frais du dîner, de l'alcool, du narguilé et de la fille de joie. Les deux Saoudiens acceptent la proposition et se retrouvent, quelques minutes plus tard, à l'intérieur d'une villa composée de quatre chambres à coucher avec un ameublement moderne, chacune d'elle disposant d'une salle de bain, d'un salon, un bar doté d'un petit dancing, des bouteilles de whisky et de bières, des narguilés. Aussitôt, ils téléphonent à leur ami, le fonctionnaire. Après marchandage avec la «Hajja», cette dernière téléphone à trois filles de joie dont l'âge ne dépasse pas 25 ans. Et la nuit a commencé avec leur arrivée. Les Saoudiens ont passé vraiment une belle nuit. Mais la fête a été gâché avec la descente de police. Les enquêteurs ont saisi cinquante-neuf cannettes de bière, une bouteille de whisky, neuf autres bouteilles de whisky vides et cinq narguilés et ils ont embarqué les Saoudiens, les filles de joies, la maquerelle et son époux, ainsi que et le gardien de la villa. La police a, effectivement, fait son travail. Mais à l'exception de la mère-maquerelle, de son époux et du gardien, les autres ont été relâchés par la suite et ont été condamnés, en leur absence, à des peines d'emprisonnement avec sursis. Même scénario dans une villa du quartier l'Oasis où quatre Saoudiens ont été arrêtés en compagnie de filles de joie. Il n'en va pas de même pour les Marocains alpagués en compagnie de filles de joie dans des maisons close. Ni les prostituées, ni leurs clients ne bénéficient d'une quelconque clémence. Ils sont conduits devant la justice en état d'arrestation et sont condamnés à des peines d'emprisonnement ferme selon les dispositions de l'article 490 du Code pénal qui stipule que «Sont punies de l'emprisonnement d'un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n'étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles». Certes cette réalité est déplaisante, choquante et contradictoire puisque le même article du Code pénal est différemment interprété dans ces affaires de débauche.