Sans faire de bruit, elle a réveillé son mari, un ex-adoul âgé de 91 ans, tout en lui demandant de ne pas prononcer le moindre mot. Les bruits provenaient encore du hall. La vieille femme restait plantée sur le lit ne sachant quoi faire. Car, elle était sûre et certaine que des cambrioleurs avaient pénétré chez eux. Certes, sa demeure dispose d'une entrée en arrière de la maison qui lui permettrait de se faufiler en dehors de chez elle sans attirer l'attention de personne. Seulement, elle ne pouvait pas abandonner son mari qui était dans un état de santé lamentable ne lui permettant pas de faire le moindre pas. En même temps elle n'allait pas rester les mains croisées à attendre les ravisseurs rentrer à leur chambre à coucher. Et s'ils les tuaient ? La vieille femme a décidé donc de réagir. Elle a aussitôt caché son mari dans un coin donnant sur l'entrée arrière de la demeure et qui semblait être loin des regards des curieux. Et elle est arrivée à sauver sa peau en prenant la fuite. Les malfaiteurs ont commencé à chercher à droite et à gauche tout ce qui a de la valeur. Effectivement, ils ont mis la main sur une petite valise renfermant des bijoux en or et d'autres objets précieux, ainsi qu'une somme d'argent, le tout d'une valeur globale de 600.000 DH, avant de s'enfuire. Alertés, les éléments de la gendarmerie royale de Tiznit ont pris l'affaire en main. Une enquête a été diligentée. Mais, en vain. Il fallait attendre plus d'un mois pour que les gendarmes chargés de l'affaire reçoivent une information faisant état qu'un élément de la bande jouait aux cartes au hasard à Sidi Bibi, province de Chtouka Aït Baha. Pour le mettre dans leurs filets, le chef de la brigade s'est fait passer par un joueur de cartes au hasard. Il a rejoint le groupe dans lequel l'un des cambrioleurs jouait souvent durant ce mois de Ramadan. Après deux heures de jeu, l'élément de la bande arrive enfin. Il a commencé à jouer et à un certain moment, le chef de la brigade l'a surpris par les menottes à la main. Il s'agit de Brahim, âgé de 32 ans, originaire de Sidi Ifni. Soumis aux interrogatoires, il a avoué que le cerveau de la bande était un retraité de 65 ans, originaire également de Sidi Ifni, mais qui entretient une relation familiale avec les victimes. Un troisième élément de la bande a été épinglé. Il s'agit d'un père de famille, propriétaire d'une ferme, âgé de 55 ans. Deux autres membres de la bande sont encore en fuite.