Depuis «Tempête du désert» en 1991 et les conséquences qui s'en suivirent, l'appel du milliardaire saoudien a trouvé écho un peu partout dans le monde y compris au Maroc. Jusqu'au début des années 90, il n'y avait que la Salifia Taqlidia (le salafisme traditionnel). Cette date marque un tournant décisif avec la deuxième guerre du golfe et le stationnement des forces américaines en Arabie Saoudite. Cette situation allait donner naissance à la Salfia Jihadia ( elle prône la violence) dont le chef de file international est Oussama Ben Laden. Une tendance radicale, qui contrairement à sa matrice originelle, apostasie les régimes arabes, appelant même à la mort de leurs dirigeants et recommande également le Jihad contre l'occident impie. Les attentats du 11 septembre procèdent de cette logique. . Les groupuscules se réclamant des idées de Ben Laden ont essaimé dans nombre de villes marocaines. Les représentants de cette nébuleuse sont Mohamed Rafiki à Casablanca, Omar Haddouchi à Tétouan et Hassan Kettani à Rabat. Tanger a également son chef : Mohamed Ben Mohamed El Fizazi. Son fils, Mohamed El Fizazi, retraité des FAR (grade de sergent) anime un groupuscule de la même eau, “Daâwa Ila Allah“ dont Abou Hafs, qui dispose aussi de sa propre officine, est un fervent partisan. Les Casablancais ont fait récemment connaissance, à la faveur d'un fait divers dramatique, avec une autre association radicale. Il s'agit de “Assirat Al Moustakim“ dont le patron, Zakaria Miloudi alias Abou Abdillah, est en instance de jugement pour avoir appelé à l'assassinat d'un dealer de Sid Moumen du nom de Fouad Kerdoudi. Tué par ces “sicaires de la pureté“ par lapidation le 24 mars 2002 pour “offense à Dieu“. C'est le pôle de Casablanca qui était aussi à l'origine de l'assassinat du gardien de la paix Saïd Roussaïne, dont le cadavre fut retrouvé il y a quelques mois au fond d'un puits à Bouskoura. Les collègues de Miloudi ont dans leur ligne de mire les éléments des services de sécurité et les juges qu'ils conseillent à leurs ouailles d'abattre. Malgré la différence des sigles, ces groupuscules qui sont indépendants des uns et des autres dans la mesure où ils n'ont pas un chef unique, ont par contre le même référent, le même modus operandi pour atteindre les même objectifs, semer la chienlit dans la société quitte à comploter avec des réseaux islamistes de l'extérieur comme ceux d'Oussama Ben Laden.