C'est ce qui ressort du rapport annuel sur la situation environnementale à Tanger, présenté lors d'une conférence de presse organisée, vendredi 5 mai, par l'Observatoire de la protection de l'environnement et des monuments historiques de Tanger (OPEMH). Il y a lieu de noter que «depuis 2007, aucun effort n'a été déployé pour la relance du dossier de l'inscription de Tanger sur la liste du patrimoine mondial et le classement des monuments et sites archéologiques au niveau national», a indiqué le président de l'OPEMH, Rabie El Khamlichi. Ce dernier a, cependant, souligné l'importance des projets de réhabilitation des sites historiques, inscrits dans le cadre du programme Tanger-Métropole. «Il s'agit, entre autres, de la restauration et réhabilitation du site historique «Villa Perdicaris» et mise en valeur de celui des Grottes d'Hercule et des espaces environnants», a affirmé M. El Khamlichi. En plus des monuments historiques et sites archéologiques de Tanger, qui sont encore en dégradation avancée, les responsables de l'OPEMH ont déploré le manque de cadres spécialisés dans ce domaine et d'un service chargé de ce dossier au sein de la wilaya, entraînant par conséquent un handicap au processus de valorisation et de protection, aussi bien du patrimoine archéologique que architectural de la ville. Quant au secteur de la propreté et gestion des déchets, les responsables de l'OPEMH ont évoqué l'absence de centres de traitement et de transformation, l'insuffisance des conteneurs réservés aux ordures ménagers et le manque d'un nettoyage régulier de certaines zones de la ville. Ils ont aussi attiré l'attention sur le sort des habitants des quartiers avoisinants de la décharge publique, en particulier ceux de Mghogha. Desservant plus d'un million d'habitants et opérationnelle depuis 1970, cette décharge, considérée parmi les plus anciennes du Maroc, est à l'origine «de pollution et d'odeurs nauséabondes affectant la santé des riverains», ont déploré les responsables de l'OPEMH. S'agissant des zones côtières (environ 80 km), dont dispose Tanger, «elles souffrent principalement de l'occupation illégale, des constructions mises en place aléatoirement, l'extraction des sables côtiers et profonds ainsi que les divers aspects de pollution», souligne le même rapport. Concernant les espaces verts, l'année 2014 a été marquée par la création de 27,5 hectares d'espaces verts, soit une augmentation de 10,74%. «En revanche, le taux d'espaces verts est estimé, en 2014, à 3,5 m2 par personne, qui reste largement inférieur au taux minimum international requis (soit 10 m2 par personne dans les villes)», ont fait part les responsables de l'OPEMH.