8h, heure de leur retour habituelle, est déjà passée sans qu'elles donnent signe de vie. Inquiètes, les familles se rencontrent, par un pur hasard, devant la porte du collège. Chacune d'elles croyait que seule sa propre fille avait disparu. Obligées de se solidariser, elles cherchent une solution pour trouver leurs filles. Après moult discussions, les trois familles décident d'alerter la police. Rapidement, elles se rendent au commissariat de police assurant, cette nuit-là, le service de permanence. Trois demandes de «recherche en faveur de la famille» sont mises entre les mains des flics qui échafaudent plusieurs hypothèses. Kidnappées ? Séquestrées ? Tuées? Une fugue collective ? Tout est possible. Les enquêteurs qui ont déjà alerté le parquet général entament les investigations. Au départ, ils notent les numéros de téléphone des trois filles. Par une simple démarche, ils les mettent à écoute. Le lendemain, mardi 24 mars, l'une des trois adolescentes téléphone à sa mère. La police localise l'appel. Les flics se mobilisent et effectuent une descente sur un appartement. Effectivement, ils trouvent les trois adolescentes, en compagnie de deux jeunes hommes. Tous les cinq ont été conduits au commissariat et soumis aux interrogatoires. Il s'est avéré que l'une des trois adolescentes entretenait une relation amoureuse avec l'un des deux jeunes hommes, celui qui dispose de l'appartement. Ce dernier, qui a rejoint sa copine à bord de sa voiture, lui a demandé d'inviter ses deux amies chez lui à l'appartement afin de passer ensemble de «bons» moments. Les trois adolescentes ont accepté sans rechigner et se sont retrouvées à l'intérieur de l'appartement où il y avait un autre jeune homme, l'ami de l'automobiliste. Après avoir mangé un sandwich, les trois collégiennes ont bu un jus d'orange. Les trois filles ont affirmé aux policiers qu'elles ont perdu connaissance une fois l'avoir ingurgité. Ce jus est-il mélangé d'une drogue ? Les deux jeunes hommes ont rejeté cette accusation tout en expliquant que les trois filles avaient passé de leur plein gré la nuit en leur compagnie. Quant au médecin légiste, il a attesté que l'examen médical a révélé que les trois adolescentes ont été violées et que l'une d'elles a perdu sa virginité. Les deux jeunes hommes ont été traduits, vendredi dernier, devant la Cour d'appel, poursuivis en état d'arrestation pour kidnapping, détournement de mineures, attentat à la pudeur et viol.