Il s'attache à cultiver jusqu'à l'extrême l'image d'un manager moderne et d'un gentleman gestionnaire. Bâti en athlète pour avoir été joueur international de basket-ball, père de deux enfants, Salaheddine Mezouar est un homme courtois qui ne se départit jamais des bonnes manières. La cinquantaine joviale, de mère espagnole, ce polyglotte originaire de Tanger est depuis juin dernier le titulaire au nom du RNI- un parti dont il ignorait avant sa nomination jusqu'à l'adresse du siège- du portefeuille de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'Économie. Il est des destins fabuleux. Celui de Mezouar l'est assurément. Élu en 2002 président de l'Association marocaine de l'industrie textile et habillement (l'AMITH) en remplacement de Mohamed Lahlou, il est titulaire d'un DEA en sciences Economiques de l'Université des sciences sociales de Grenoble et du diplôme du Cycle supérieur de gestion de l'ISCAE de Casablanca. Il a démissionné de l'AMITH après son entrée au gouvernement mais il a oublié apparemment de le faire pour Settavex dont il est directeur général et directeur commercial pour le Maroc, l'Afrique et le Moyen-Orient. Deux fonctions évidemment incompatibles. Settavex c'est une entreprise de textile basée à Settat. Filiale à 90% du groupe espagnol Tavex Algodonera, elle a démarré ses activités au milieu des années 80 sous la direction de José Miguel Zaldo, un manager espagnol haut en couleurs qui, en plus de son titre de consul honorifique du Maroc au Pays basque, copréside avec son homologue marocain Saâd Kettani le Conseil d'affaires maroco-espagnol. C'est ce personnage très bien introduit au Maroc que Salaheddine Mezouar remplace en 1991 à la tête de Settavex. Le chiffre d'affaires de la société connaît sous sa houlette une évolution substantielle. L'investissement est florissant. Les fils du succès se nouent parfaitement. Mezouar est heureux. Sa réputation de bon dirigeant est faite si bien que ses homologues du secteur feront appel à lui pour prendre en main l'Amith dans l'espoir de redresser une filière mise à mal par de nombreuses difficultés. Devenu ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'Économie, M. Mezouar semble travailler pour signer une convention de partenariat entre son département et sa société de Settat. “ M. Mezouar est un homme compétent et visé, dit de lui un opérateur industriel. Mais il doit savoir qu'il n'est pas seulement ministre des textiliens mais de tous les secteurs touchant au commerce et à l'industrie“.