Suite à la publication da notre n° 161 du 12-06-2002 d'une lettre ouverte de Driss Chraïbi au directeur général du CCM, Nabyl Lahlou, s'estimant visé, dément dans une mise au point les propos de M. Chraïbi. Nabyl Lahlou a réagi à la lettre adressée par Driss Chraïbi au directeur du CCM. L'écrivain l'avait accusé d'adapter un roman sans son accord. Le cinéaste dément cela et affirme que Driss Chraïbi était d'accord pour une adaptation cinématographique de son livre. Après avoir présenté les détails de cet accord, Nabyl Lahlou termine sa mise au point ainsi : «Le seul point sur lequel monsieur Driss Chraïbi a parfaitement raison, c'est qu'il n'est pas toujours payé pour ses droits qui se chiffrent, pour une adaptation non exclusive, à 125 000 dirhams. Ceci est dû essentiellement au refus de la Commission du fonds d'aide, relevant du Centre cinématographique marocain, qui m'a accordé 40 900, 00 dirhams, au lieu des 325 000, 00 dirhams représentant le montant de la dernière tranche. Monsieur Chraïbi sait que dès le mois d'août dernier j'ai demandé au CCM de disposer de la totalité de la troisième tranche pour régler les droits d'auteur de Driss Chraïbi. Que monsieur Driss Chraïbi qui sait tout cela par les lettres que j'ai envoyées à madame Joëlle Bouhout, sa représentante aux éditions Le Seuil, sache qu'il touchera son argent. Car tout ceci n'est qu'une histoire d'argent. «La déontologie exige de donner une belle image de son pays », dit monsieur Driss Chraïbi. Il a parfaitement raison. Mais pour pouvoir parler et donner une bonne ou une mauvaise image de son pays, il faut d'abord vivre dans son pays, aimer ce pays, l'aimer ou le détester, comme en amour fou, ou dans la passion amoureuse, et non écrire sur lui et sur son peuple, à partir de sa retraite dorée ou de son exil de luxe, vécus, l'une et l'autre, en dehors de lui. Cela fait pratiquement cinquante ans, depuis «Le passé simple», que Driss Chraïbi écrit des livres et des romans, sans qu'aucun d'eux ne soit porté à l'écran. Pour une fois qu'un cinéaste marocain». • Nabyl Lahlou