Le ministre de la Fonction publique s'est empressé, mercredi 12 juin devant le Parlement, de faire assumer finement la responsabilité de l'opération de plus en plus douteuse des 30.000 emplois au gouvernement. Après Abbas El Fassi qui est monté aux filets pour cautionner au cours d'avril dernier devant le Parlement l'opération des 30.000 emplois à bord de bateaux de croisière, c'était au tour de Moulay M'Hamed Khalifa, mercredi 12 juin, de donner son onction à cette offre mirobolante. L'intervention du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative est venue suite à une question orale posée à ce sujet par le groupe parlementaire de l'USFP, mercredi 12 juin. Avec sa solennité et son emphase habituelles, le ministre istiqlalien a rappelé que son collègue de l'Emploi, par ailleurs patron de l'Istiqlal, avait déjà donné des explications sur cette opération à la première Chambre et à la deuxième Chambre. “Il faut savoir que le recrutement de la main-d'œuvre fait l'objet d'une concurrence mondiale et qu'il ne faut pas de ce fait accuser ceux qui veulent nous aider à trouver des opportunités d'emplois pour les Marocains“, s'est contenté de répondre le député de Marrakech. Avant de dédouaner en direct le chef de son parti, Abbas El Fassi, et de sa formation politique, l'Istiqlal : “Je confirme, a-t-il ajouté, que cette opération a été gérée par le gouvernement d'alternance dans la transparence totale, par l'intermédiaire de l'Anapec“. En disant cela, Moulay M'Hamed Khalifa s'empresse donc de faire porter officiellement le sombrero de cette bombe qui va exploser d'un moment à l'autre au gouvernement de Abderrahmane Youssoufi. C'est ce qu'on appelle renvoyer la balle dans le camp adverse. Celui-ci, en décodant la réplique de M. Khalifa, est représenté moins par le gouvernement d'alternance que par le parti qui l'incarne le plus, en l'occurrence l'USFP. “L'affaire des 30.000 ou 40.000 emplois n'a jamais fait l'objet d'une discussion au conseil de gouvernement“, explique un député de l'USFP, une manière de signifier que ce dossier explosif engage la seule responsabilité du ministre de l'Emploi et de son parti, l'Istiqlal. Il est vrai que ce qui ressemble de plus en plus à un immense scandale social ne pouvait pas plus mal tomber, puisqu'il coïncide avec les élections de septembre 2002.