Lors d'une conférence de presse organisée, hier à Casablanca, Khalid Alioua a accusé les partis de la Mouvance et le RNI de ne pas avoir honoré leur engagement avec leurs partenaires de la majorité gouvernementale et a révélé que cette attitude aura des conséquences politiques. «L'éthique a perdu à Casablanca». C'est en ces termes que Khalid Alioua a résumé ce qui s'est passé, mardi, lors de la séance d'élection du président du conseil de Casablanca où Mohamed Sajid, candidat de l'Union Constitutionnelle (UC) fut proclamé maire de la ville avec 86 voix contre 45. M. Alioua a fait cette déclaration lors d'une conférence de presse organisée hier matin à Casablanca pour commenter le résultat des élections et la situation au lendemain de ce scrutin. Accompagné par Abdelouahed Souhaïl, l'ex-candidat socialiste à la mairie de la capitale économique a tenu au début de la conférence à passer en revue toutes les étapes du processus électoral et la politique que l'USFP a adoptée en ce qui concerne la candidature à la mairie. Ainsi, il a mis l'accent sur la stratégie de la transparence qu'il a adoptée dès qu'il fut choisi par le parti en tant que candidat à la mairie de Casablanca. "J'ai voulu instaurer un climat de transparence électorale conformément à ce qui se passe dans toutes les démocraties modernes et c'est dans ce cadre que j'ai annoncé à la veille des élections que j'étais candidat à la mairie afin de faire savoir à l'électorat qui était le candidat USFP à ce poste", a-t-il expliqué. Pour M. Alioua, aucune formation politique n'a été capable d'adopter la même position en annonçant au préalable son candidat à la présidence du conseil de la ville. "De même qu'aucun parti n'a été capable de présenter un projet pour la ville comme nous l'avons fait au sein de l'USFP", a-t-il ajouté. S'agissant des événements qui ont précédé le jour du vote et les tractations entre les différentes formations politiques, M. Alioua a rappelé que les discussions à propos des alliances pour la formation des bureaux des conseils communaux avaient débuté dès le dimanche 14 septembre. "M. Driss Jettou avait convoqué tous les partis de la majorité gouvernementale pour parler de la stratégie à suivre au lendemain des élections et nous avions convenu à l'unanimité que les partis de la coalition gouvernementale allaient coordonner leurs alliances au niveau régional", a-t-il affirmé. C'est dans cet esprit qu'un accord écrit et signé par tous les représentants de ces partis a été conclu pour soutenir le candidat de l'Istiqlal. Cet accord, que Alioua a montré aux journalistes lors de la conférence de presse, était signé par le PI, l'USFP, le PPS, le PSD, le pôle Haraki, l'UD et le RNI. Mais, selon le candidat socialiste, au moment de concrétiser les termes de cet accord, il s'est avéré que des coalitions parallèles étaient en train de se former entre des partenaires politiques formant la partie de la majorité gouvernementale et des partis de l'opposition. "Nous avons, Souhaïl et moi, contacté chacun des représentants à Casablanca des partis de la majorité et nous leur avions proposé de présenter une liste unique avant mardi, mais nous nous sommes rendus compte que cette initiative n'allait pas aboutir car d'autres majorités se formaient à l'encontre de ce qui a été convenu", a-t-il expliqué. Expliquant le nombre de votes obtenus en faveur du candidat istiqlalien, Karim Ghellab, M. Alioua a précisé que les 45 voix sont exactement la somme des voix des membres de l'USFP, du parti de l'Istiqlal, du PPS et du PSD. Partant de ces chiffres, un seul constat s'impose : les partis du pôle Haraki, l'UD et le RNI n'ont pas respecté ni leurs engagements avec leurs partenaires politiques au sein de la majorité gouvernementale, ni l'accord signé par leurs représentants au niveau local à Casablanca. "En l'espace de quelques heures seulement, le candidat de l'UC est passé de 11 voix à 86. Un miracle que seul le temps expliquera" Pour ce qui est des conséquences politiques de ce revers, l'ex-candidat socialiste a annoncé, qu'au niveau local, les partis de la coalition soutenant Ghellab ont décidé de ne pas participer aux étapes suivantes dans les élections locales. "Nous l'annonçons officiellement, nous ne sommes plus concernés par les étapes suivantes du processus électoral local", a-t-il annoncé. Au niveau national, Alioua a déclaré qu'il a personnellement commenté ce qui s'est passé mardi à Casablanca avec le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Abbas El Fassi et que "des initiatives politiques verront le jour prochainement". Une affirmation qui pourrait être interprétée comme un message d'avertissement à l'encontre des partis de la majorité. En guise de conclusion, Alioua a déclaré que la question que tout le monde devrait se poser actuellement est de savoir "où va le Maroc?".