En fait il a commis son crime à Casablanca, mais il a été épinglé à Tanger après un bref repos à bord d'un navire qui est arrivé en Italie. Une histoire pas comme les autres d'un criminel sans foi ni loi. Notre jeune homme est un repris de justice qui demeure au quartier Sbata, à Casablanca, un drogué, soûlard et jouissant d'une mauvaise réputation. Bref, tout le monde l'évitait. Car sa violence n'épargnait personne. C'est ce qui est arrivé à ce père de deux enfants qui y a laissé sa peau quand il lui a demandé de se taire et ne plus prononcer des injures obscènes. C'était une nuit de 2011 quand le repris de justice qui, sous l'effet de l'alcool, n'a pas pu tenir sa langue. Il hurlait, criait et insultait tout le monde en utilisant des expressions abjectes. Son voisin, père de deux petites filles, n'a pu tenir ses nerfs et est sorti de chez lui pour tenter de le calmer. Mais, au contraire le jeune homme a repris les insultes de plus belle. Ne supportant pas les comportements du repris de justice, le voisin lui a donné un coup de poing avant de se tourner s'apprêtant à rentrer chez lui. Et ce qui allait se passer ensuite n'a duré que quelques secondes. Le jeune repris de justice a aspergé aussitôt le père de famille d'un produit inflammable et lui a mis le feu. Comme une torche, le père est tombé par terre au moment où le repris de justice a pris la poudre d'escampette. Evacuée vers le service des urgences au CHU Ibn Rochd, la victime est passée de vie à trépas. Le mis en cause a disparu dans le nord du Maroc. Trois ans plus tard, au port de Tanger, il a trouvé un passeur qui lui a facilité la tâche, en compagnie d'autres rêveurs de l'eldorado, de se faufiler à bord d'un navire en partance pour l'Italie. Quand ils ont vu le littoral de la terre italienne, ils ont décidé de prendre un pot. Dans un coin du navire, ils ont commencé à s'enivrer au point qu'ils se sont plongés, inconsciemment, dans un profond sommeil. Le navire a fait demi-tour et les rêveurs de l'eldorado dont notre jeune repris de justice qui est recherché activement par la police. Quand ils se sont réveillés, ils se sont retrouvés au large de la mer, destination Tanger. Ils ont commencé à se reprocher mutuellement d'avoir trop bu et d'avoir raté l'occasion de se retrouver à l'autre rive de la Méditerranée. Les reproches ont cédé la place aux injures et aux mains au point qu'ils ont été remarqués par l'équipage du navire qui les a mis entre les mains de la police en arrivant à Tanger. En les pointant, les limiers ont découvert que l'un d'eux faisait depuis trois ans l'objet d'une note de recherche nationale pour homicide volontaire. Ce dernier a été conduit ensuite vers la capitale économique pour être remis à la PJ du district de Ben Msik. Avouant son crime, il a été traduit devant le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca pour comparaître devant le juge d'instruction.