La trentaine, Abdelaziz est un chômeur, soûlard et drogué qui a tenté d'enlever la burqa d'une femme du douar Ouled Hriz, dans la périphérie de Casablanca et a fini par tuer son époux. Au douar Ouled Hriz, situé sur la route donnant sur Had Soualem, dans la périphérie de Casablanca, tout le monde évitait de croiser Abdelaziz. C'est un jeune chômeur, drogué, soûlard, agressif et cruel. Sans pitié et sans vergogne, il n'hésitait pas à agresser n'importe quel voisin au douar. À plusieurs reprises, les habitants du douar se sont adressés à son père pour se plaindre. Mais en vain. Il n'hésitait pas parfois à être violent avec son père. Seulement, jamais personne ne s'est adressé à la gendarmerie pour déposer plainte contre lui. Car son père intervenait pour les empêcher d'y recourir. C'est comme s'il l'encourageait à dépasser les limites. C'est ce qui est arrivé le jour où il a commis l'irréparable. Nous sommes le soir du lundi 14 juin. Une jeune femme, demeurant au même douar qu'Abdelaziz, épouse d'un barbu, mère d'un enfant de deux ans, qui porte toujours la burqa, venait de sortir de chez elle. Elle avait l'intention de faire des courses. De coutume, elle n'adressait la parole qu'à quelques femmes du douar surtout celles qui portent comme elle la burqa. Elle empruntait son chemin à destination du commerce du douar, quand Abdelaziz lui a coupé la route. Il était sous l'effet de comprimés psychotropes. Mais, qu'est-ce qu'il voulait d'elle ? Elle l'a supplié de la laisser tranquille. En vain. Il a commencé à se moquer d'elle et de sa burqa. Personne n'a pu intervenir. Ils craignaient d'être poignardés par ce monstre qui était toujours armé d'un couteau. Il l'insultait, la qualifiait de «Ninja» et la menaçait de la tuer, ainsi que son mari et son fils. Elle a gardé le silence, elle ne lui a pas répondu. Soudain, il s'est approché d'elle et a tenté de lui enlever la burqa. Heureusement, elle est arrivée à l'en empêcher. Et elle est retournée chez elle. Il a suivi ses pas jusqu'au moment où elle est arrivée chez elle avec les larmes aux yeux. Il semblait même avoir l'intention de rentrer à l'intérieur de sa maison. Seulement, elle a fermé rapidement la porte à son nez. Quand son époux est arrivé, elle lui a tout raconté. Elle lui a expliqué qu'Abdelaziz l'a insultée, l'a traitée de «Ninja» et l'a menacée de meurtre sans raison apparente. L'époux, Abdelkader, a maîtrisé ses nerfs. Il a calmé sa femme tout en la rassurant qu'il allait essayer de résoudre le problème avec le père d'Abdelaziz. À la mosquée du douar, après la prière d'Al-Maghrib, Abdelkader a rencontré le père d'Abdelaziz. Il lui a demandé d'intervenir pour empêcher son fils d'agresser sa femme. Il lui a révélé que son fils semblait avoir l'intention d'enlever à sa femme la burqa. Effectivement, le père a demandé à son fils de laisser la femme d'Abdelkader tranquille. Ce qu'Abdelaziz a refusé. Pourquoi ? Il n'avait pas de réponse convaincante. Aussitôt, Abdelaziz s'est lancé à la recherche d'Abdelkader. Il ne l'a pas trouvé dans la rue. Et il a décidé de rester un peu plus loin de sa demeure en attendant qu'il sorte pour aller à la mosquée pour la prière d'Al Îcha. Effectivement, quand le muezzin a appelé à la prière, Abdelkader est sorti de chez lui et il s'est retrouvé face-à-face avec Abdelaziz. Celui-ci ne lui a rien dit. Il l'a attaqué rapidement pour le poignarder au niveau de sa poitrine. Pas moins de quelques minutes, avant l'arrivée des éléments de la protection civile, il a rendu l'âme. Abdelaziz a pris la fuite. Mais, les investigations menées aussitôt par les limiers de la Gendarmerie royale ont permis son repérage et il a été arrêté pour être traduit devant la Cour d'appel de Casablanca.