Dans le dessein de désenclaver leur Douar, les habitants de Ouled Ali, région de Fquih Ben Salah, ont organisé une marche pacifique jeudi 7 août 2008. Les habitants du douar Ouled Ali, à une vingtaine de km de la ville de Fquih Ben Salah, ont organisé une marche pacifique et se sont rassemblés au bord de la route pour protester contre l'enclavement de leur douar, jeudi 7 août 2008. Des centaines d'hommes et d'enfants lèvent des banderoles en criant que Ouled Ali est une région coupée du monde. D'après des informations données par des habitants, le douar abrite plus de 3000 MRE et plus de 5000 ouvriers travaillant dans le secteur le plus connu de la région qui est la culture de la niora. Sur le plan des infrastructures routières, Ouled Ali est une région située non loin de Had Lbradia mais elle ne dispose d'aucune route qui puisse la relier à la voie principale qui mène à Beni Mellal et à Fquih Ben Salah. La seule piste qui existe, sur une distance de 4 km, est dans un état lamentable car elle n'a jamais été aménagée depuis plus de 34 ans. «Nous sommes marginalisés, nous les habitants de Ouled Ali. Des Agences de développement et des responsables de la wilaya nous ont promis d'aménager cette route mais en vain. Des études ont été faites sur la route, l'entrepreneur est prêt, les fonds sont très suffisants alors pourquoi cette indifférence ? Le manque d'infrastructures routières est à l'origine de l'enclavement de notre douar. Le service des affaires rurales à la wilaya est à l'origine de notre malheur». ALM s'est rendu au douar de Ouled Ali pour voir la situation de cette région qui souffre de l'isolement. En effet, la seule issue qui relie le douar à la route principale est dans un état calamiteux. Selon les habitants, les autobus, les taxis… tous les propriétaires de véhicules refusent d'entrer dans le douar. Leurs enfants souffrent du manque de moyens de transport pour aller à l'école surtout pendant l'hiver à cause de la boue et l'été à cause de la poussière. Toujours, selon les informations que ALM a recueillies auprès de la population, la région de Ouled Ali qui est connue par la production de la niora sur le plan national commence à perdre ses ressources économiques à cause de son enclavement. Les camions trouvent des difficultés énormes dans le transport de cette culture qui participe au développement économique de Ouled Ali et de la région du Tadla. Notons que sur le plan de la culture de la niora , la superficie réalisée dans la région de Tadla, au titre de la campagne 2006-2007, est de 820 hectares, soit 78% de la superficie nationale. Actuellement le nombre d'ouvriers qui travaillent dans ce secteur a atteint 5000 personnes. Sur le plan sanitaire, la situation des habitants se dégrade continuellement dans la mesure où il n y a qu'un seul infirmier. Tous les conducteurs de véhicules, à qui on a posé des questions sur le problème du manque des infrastructures routières, ont répondu que Ouled Ali est complètement marginalisé. «Il y a plus de quatre ans qu'on attend le revêtement de la piste qui est notre seule issue. On a assisté à une réunion à la wilaya le 10 novembre 2007, les responsables nous ont promis de commencer les travaux le 10 décembre 2007 mais en vain. Le projet a été donné à des entrepreneurs qui l'ont malheureusement abandonné pour des raisons que nous ignorons complètement», a déclaré l'un des MRE de Ouled Ali. Bien qu'il y ait encore dans le monde rural des régions qui sont enclavées , la province dispose d'un réseau routier qui totalise une longueur de 1.381 km dont 1.060 km revêtus, soit un taux de revêtement de 76%. D'autres efforts seront déployés dans les années à venir en vue de la réalisation du deuxième programme des routes rurales (PNRR2). Deux programmes permettront de développer le monde rural. Le premier programme, achevé par le ministère de l'Equipement et du Transport en 2005, a porté sur la construction de 113 km et l'aménagement de 63 km, à Beni Mellal, pour un montant de 106 millions DH. C'est ainsi que le taux d'accessibilité de la population rurale au réseau routier a atteint 68% en 2005. Le deuxième programme national des routes rurales portera sur un linéaire global de 15.500 km entre 2005 et 2012.