Les habitants du douar Aïn El Ghazi Ali organisent, pour la deuxième fois, une marche pacifique vers le siège de la wilaya de Tadla-Azilal. Objectif : protester contre la pollution d'une carrière qui détruit la faune et la flore de la région. Dans l'édition de ALM du 22 avril 2008, nous avons publié un article intitulé «Beni Mellal : grogne contre les effets polluants de la carrière» qui porte sur l'organisation d'une marche pacifique des habitants du douar Aïn El Ghazi Ali vers le siège de la wilaya de Beni Mellal pour protester contre la pollution d'une carrière. Mardi 5 août 2008, la même marche est organisée vers la wilaya dans le dessein de mettre les responsables au courant, pour la deuxième fois, des dangers de la même carrière qui, selon les habitants, détruit la faune et la flore de la région. «Nous avons déjà organisé une marche pacifique vers la wilaya au mois d'avril 2008. Finalement et grâce à l'intervention de responsables, les travaux de la carrière se sont arrêtés. Aujourd'hui, le propriétaire de la carrière décide de reprendre les travaux. Il a voulu faire passer les câbles d'électricité pour commencer son travail pour la simple raison qu'il détient une feuille comportant la signature de 70 personnes qui sont pour les travaux de la carrière. Ce qui est absurde c'est que les personnes ayant signé ce papier habitent à 8 km du douar de Aïn El Ghazi Ali et ne sont nullement concernés par la pollution de la dite carrière. Que s'est-il passé au juste ? Après cette petite trêve, on replonge dans la pollution qui détruit notre agriculture, nos bétails et même nos familles. Nous habitons dans une région touristique et malheureusement, nous sommes marginalisés. On n'a ni eau potable ni électricité, ni espaces verts. On a que de la poussière qui nous étouffe et rend l'air irrespirable». D'après des informations fournies par des habitants, Aïn El Ghazi Ali est un douar qui moisit dans le carcan de la misère. Pour chercher de l'eau, les habitants sont obligés d'aller à Aïn Asserdoune ou vers quelques sources situées dans la région. Leurs enfants qui reviennent chaque soir des lycées et collèges sont menacés de danger. Tout le monde proteste contre la situation désastreuse dans laquelle ils vivent : «La carrière empoisonne notre vie. Pourquoi sommes-nous victimes d'un tel mauvais sort ? On lance un appel aux responsables pour leur dire qu'on vit dans le dernier degré de la consomption. Aujourd'hui ces mêmes responsables nous ont promis d'arrêter les travaux de la carrière jusqu'au retour du wali de son congé». Notons que Aïn El Ghazi Ali est un douar qui abrite plus de 1200 familles et qui est situé non loin de la source de Ain Asserdoune. C'est une région caillouteuse. Situé au pied des chaînes du Moyen Atlas, le douar est une contrée qui recèle quelques potentialités touristiques qui ont grand besoin d'être aménagées. Lorsque vous arrivez à Aïn El Ghazi Ali, ou bien vous suivrez une route étroite qui s'arrête au milieu du douar, ou vous choisirez de passer par une piste qui mène vers la carrière.. Partout, c'est de la poussière qui vous enveloppe. C'est un village qui souffre de la pauvreté malgré qu'il est situé près de la ville de Beni Mellal. Ses habitants sont des Amazighs connus pour leur bravoure et leur hospitalité. Bien que la carrière soit une source de revenus pour un grand nombre de travailleurs, elle ne doit pas être une source de pollution pour les habitants. Des commissions doivent veiller à ce qu'elle respecte les normes de l'exploitation sans nuire ni à l'environnement ni à la population.