Et la troisième n'est autre que la cousine de l'époux de cette dernière, âgée de vingt-deux ans, célibataire. En principe, elles devaient retourner chez elles vers 18 h. Seulement, le temps passe et les troix femmes ne donnent aucun signe de vie. Le père des deux sœurs attend leur retour, très inquiet. 20 h, 21 h et 22 h passent sans qu'elles rentrent. Le père sort de chez lui pour les rechercher. Mais en vain. Il faut attendre 1 h, le lendemain, pour que les deux jeunes filles célibataires se montrent. Et la troisième, celle qui est mariée et mère d'un enfant ? «Elle est kidnappée et séquestrée !», confie la sœur cadette à son père qui n'en croit pas ses oreilles. Sans perdre du temps, ce dernier conduit sa fille et la cousine de son beau-fils vers le commissariat le plus proche pour alerter la police. Les limiers de la PJ entendent les déclarations des deux jeunes filles. «Dès que nous sommes sorties de chez nous, un 4×4 noir s'est arrêté devant nous. Quatre jeunes hommes armés de pistolets et fusils descendent et nous kidnappent», déclare l'une des deux jeunes filles. L'autre ajoute : «Nous avons appris qu'il s'agissait d'une bande de trafiquants de drogue». Pourquoi les ont-ils enlevées? Les deux jeunes filles expliquent aux enquêteurs qu'ils avaient l'intention de régler des comptes avec l'époux de celle qui est encore séquestrée chez les ravisseurs dans une maison abandonnée située non loin d'un hypermarché de la ville. Les deux jeunes filles ajoutent que les ravisseurs les ont menacées de meurtre avec des armes à feu, mais sans les torturer. Aussitôt, les limiers de la PJ se mobilisent. Destination: la maison abandonnée pour libérer la mère de famille encore séquestrée et démanteler cette bande armée. A mi-chemin, les deux jeunes filles demandent aux policiers de s'arrêter. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a ni bande, ni armes à feu, ni drogue, ni séquestration, ni enlèvement, ni rien du tout. Et c'est le retour vers le commissariat. Soumises aux interrogatoires, les deux filles passent aux aveux. Elles affirment que la mère de famille qui n'a pas encore donné signe de vie est en compagnie de son amant à Berkane et que c'est elle qui a monté tout ce scénario pour justifier son absence de chez elle. Arrêtées, toutes les trois ont été condamnées, vendredi dernier, à un mois de prison ferme pour fausses déclarations et outrage à la police judiciaire.