Elle est à son vingt-septième printemps. Sortie de chez elle, à Casablanca, elle a été enlevée, séquestrée et violée par un repris de justice âgé de quarante-cinq ans. Nous sommes à Casablanca. Dans un quartier d'El Fida-Derb Soltan, demeure cette jeune fille de vingt-sept ans. Célibataire et sans profession, elle sortait de temps en temps pour respirer un peu d'air hors de chez elle pour faire des courses ou bien pour rendre visite à l'une de ses amies. De coutume, elle sort dans l'après-midi et retourne tôt chez elle. Mais, pourquoi n'est-elle pas retournée chez elle ce soir du début du mois de juin ? Pourquoi ? Personne ne le savait au juste. 20h passées. Elle n'a donné aucun signe de vie. Elle n'a jamais tardé jusqu'à cette heure. Il était 22h. Et pourtant, elle n'est pas encore retournée chez elle. Ses parents ont commencé à s'inquiéter. Toutes les mauvaises hypothèses ont hanté leurs esprits. Peut-être qu'elle a été fauchée par un chauffard. Peut-être qu'elle a été agressée. Peut-être qu'elle a été violée. Peut-être qu'elle a été kidnappée. À chaque fois, son père lui téléphonait. Elle ne lui répondait pas. Que lui est-il arrivé ? Sa mère sanglotait à chaudes larmes. Son mari tentait de la calmer tout en continuant de composer le numéro du téléphone portable de sa fille. Il sonnait sans réponse. Que devait-il faire ? Alerter la police ? Il était 23 h. Le téléphone portable de la mère a sonné. Le numéro qui apparaît sur l'écran de son téléphone n'était pas celui de sa fille. Qui est à l'autre bout du fil ? C'était sa fille ! «Où es-tu ma fille?», lui a demandé la mère avec les larmes aux yeux. La jeune fille qui pleurait lui a affirmé : «Sauve-moi maman, je suis séquestrée par un clochard…». L'appel a été interrompu. La mère a hurlé avant de s'évanouir. Elle a perdu connaissance. Le père essayait de lui faire reprendre connaissance pour qu'elle l'informe de ce que sa fille lui avait raconté. Enfin, elle a repris connaissance. «Notre fille est séquestrée par un clochard», a-t-elle informé son mari sans arriver à retenir ses larmes. Qui l'a séquestrée ? Où ? Il n'y avait pas de réponse. Aussitôt, le père s'est rendu au commissariat qui assure la permanence à El Fida-Derb Soltan. Il a alerté la police. Une enquête a été diligentée par les fins limiers. Les enquêteurs ont noté le numéro de téléphone qui est apparu sur celui de la mère. Un enquêteur l'a composé. Pas de réponse. Il a recommencé à maintes reprises. Et enfin, quelqu'un a dit un «Allô» avant de raccrocher sans ajouter un seul mot. Aussitôt, les enquêteurs ont sollicité la sœur de la jeune fille séquestrée de les aider pour la sauver. Elle a accepté d'appeler le même numéro de téléphone plusieurs fois. Enfin, quelqu'un a répondu. La sœur l'a supplié de relâcher la jeune fille. Lorsqu'il s'est abstenu, elle lui a demandé juste de la rassurer sur l'état de sa œur. Il a accepté, mais avec la condition de ne pas alerter la police. «Si tu les alertes, je la tue», l'a-t-il menacé. Il lui a donné une adresse. Mais, il s'est avéré qu'elle est fausse. Il lui a donné une deuxième. Elle était toujours fausse. Puis une troisième et une quatrième. Mais la cinquième adresse était bonne. C'était au boulevard de la Grande Ceinture. Elle a frappé à la porte. Personne ne lui a ouvert. Il fallait qu'elle frappe plus d'une vingtaine de minutes pour qu'elle soit ouverte. Et les limiers se sont jetés sur le jeune qui l'a ouverte. Ils ont sauvé la jeune fille qui était séquestrée et violée par un repris de justice, âgé de quarante-cinq ans. Celui-ci a été traduit devant la Cour d'appel de Casablanca pour kidnapping, séquestration, viol, coups et blessures.