Au lendemain de la campagne lancée par l'Association de lutte contre le sida (ALCS) qui a duré tout le mois de novembre, c'est au ministère de tutelle d'orchestrer sa propre campagne nationale de dépistage avec pour objectif pas moins de 120.000 analyses sanguines. Cette 5ème campagne nationale de dépistage du sida a été lancée, hier lundi, par le ministère de la santé en partenariat avec plusieurs acteurs de la société civile et s'étendra jusqu'au 10 décembre. Le démarrage de cette campagne coïncide avec la Journée mondiale de lutte contre le sida et s'intègre dans la stratégie nationale 2012-2016 de lutte contre le virus. Ce sera donc une opération de dépistage de grande envergure, doublée d'une campagne de sensibilisation essentiellement à travers les médias et l'affichage urbain, que mènera le département de Louardi en ce début décembre. Dans un communiqué publié lundi, le ministère de la santé précise que la campagne touchera l'ensemble des régions du Royaume où 700 centres pourront accueillir les personnes désirant effectuer le test. Comme lors de toutes les campagnes précédentes, le dépistage est gratuit et tout à fait anonyme. Il est également à noter que les personnes s'avérant séropositives seront orientées vers les organes du ministère de la santé chargé du traitement et du suivi des malades et des porteurs du virus. En l'absence de traitement et de vaccin contre le sida, la seule manière de lutter contre ce fléau reste d'un côté la prévention, à laquelle appellent les campagnes de sensibilisation, et de l'autre le dépistage et le traitement précoce des séropositifs. La majeure partie des porteurs de ce virus, près de 70%, ne sait pas qu'ils sont séropositifs. Le ministère de la santé se veut, néanmoins, optimiste estimant que ce chiffre a baissé de 10% en deux ans grâce aux campagnes de dépistage précédentes. Le taux de bénéficiaires de la trithérapie (traitement consistant en l'association de trois médicaments pour combattre le virus VIH) est, quant à lui, passé de 40 à 50,5% entre 2012 et 2014, et de 33 à 45% pour les femmes enceintes durant cette même période. Selon les derniers chiffres fournis par le ministère, le nombre de personnes vivant avec le virus au Maroc s'élève à 32.000 personnes au titre de l'année 2014, tandis que les personnes touchées par le sida (stade avancé du VIH) étaient au nombre de 9378 à la date du 31 octobre dernier. Tandis que le taux de prévalence du virus au Maroc est faible comparé à d'autres pays africains (0,14 de la population porte le virus), les estimations du ministère de la santé attestent que 51% des porteurs du virus ont entre 15 et 34 ans.