La démission d'Abdelkrim Ghallab de la direction du quotidien « Al-Alam » et du Parti de l'Istiqlal continue de faire des remous. Qu'en pense la nouvelle garde du parti ? La décision de ce vieux routier politique-intellectuel qu'est Abdelkrim Ghallab a pris de court plusieurs observateurs. Après 70 ans de militantisme, M.Ghallab a décidé de déposer les armes. Raison : il a estimé que le parti a dévié de ses principes fondateurs. En fait, le Comité exécutif du parti a farouchement défendu son membre, Abderrazzak Afilal, pour qu'il ne soit pas traité au même titre que Laâfoura et Slimani. Le même Comité exécutif compte bien prendre les dispositions nécessaires pour redresser la situation, tout en regrettant la décision « surprenante et incomprise ». Mais que pense la nouvelle génération du parti historique ? Certains ont préféré ne pas donner de commentaires, arguant que le problème est étudié par les instances du parti. D'autres qualifient la décision de M. Ghallab de réaction personnelle, suite à une prise de position tout aussi personnelle. Le ministre-Délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme, Ahmed Taoufik Hjira, avec la franchise qui lui est connue, a fait le commentaire suivant. « Je pense que ce qui est arrivé est le plus normal du monde. Il s'agit d'une coexistence entre différentes personnes et potentialités qui dure depuis près d'un demi-siècle. Le plus important dans tout cela c'est de tirer des leçons et d'apprendre comme il se doit la vraie signification de l'alternance, du relais des générations. Que ce soit en ce qui concerne les responsabilités ou à n'importe quel autre niveau. Mais ceci ne veut en aucun cas dire de laisser tomber les anciens, ceux qui nous ont initiés et instruits. Le respect pour ces gens est éternel comme celui dû à nos propres parents. Pour nous il demeure inacceptable qu'un « père » comme Abdelkrim Ghallab quitte le parti. D'un autre côté je pense que ce petit orage finira par se calmer, sans pour autant affecter la consolidation du parti, ni laisser quelque séquelle que ce soit. ». D'autres jeunes istiqlaliens utilisent un ton plus ferme et parlent d'absence de débats au sein du parti, qui est considéré comme « une entreprise familiale », et qu'il veut brûler les étapes à n'importe quel prix, que cette main-mise de l'ancienne garde devrait prendre fin pour que le parti puisse prendre de nouveaux aspects et évoluer. Et puis il y en a qui soutiennent la décision des « vieux » arguant que quel que soit l'épilogue de l'épisode Ghallab, il n'en demeure pas moins que le parti n'a jamais été aussi attaché au respect de l'héritage de Allal El Fassi et de Boucetta.