Augmentation du nombre de médicaments remboursables, réduction du prix du matériel médical ou encore renforcement du budget destiné aux médicaments. A mi-mandat, les annonces du ministre de la santé se multiplient pour confirmer un bilan globalement positif. C'est du moins l'impression qui se dégage de la conférence de presse tenue hier par El Houssaine Louardi au siège du ministère. Troisième du genre, cette rencontre du ministre avec les médias était avant tout destinée à faire le point sur les grands chantiers entamés par le ministère. L'un des axes principaux de ce bilan était la politique nationale du médicament. A ce sujet, le ministre a annoncé la décision prise mardi dernier conjointement par le ministère de la santé et l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) de consolider la liste des médicaments remboursables par l'ajout de 32 médicaments pour le traitement de maladies chroniques. Cette liste comptera désormais 3.232 médicaments de différents types. Avec la même vision qui avait permis la réduction des prix de 1.600 médicaments plus tôt cette année, les prix du matériel médical tel que les prothèses seront, eux aussi réduits, pour arriver dans certains cas à la moitié de leur prix actuel. Louardi a également annoncé l'augmentation du budget dédié aux médicaments et dispositifs médicaux qui devra atteindre 2 milliards 200 millions de dirhams. Louardi a également évoqué la décision très controversée d'ouvrir le secteur de la santé aux capitaux privés. Le ministre a ainsi souligné l'importance d'une coopération public-privé, tout en rappelant que le ministère œuvrait d'abord à renforcer le dispositif du public. «L'incitation à l'investissement dans le domaine de la santé ne veut pas dire sa privatisation, je tiens à assurer que la priorité du ministère est et restera les hôpitaux», a-t-il déclaré. Le bilan du ministère en matière d'infrastructure en est la preuve. L'inauguration du Centre hospitalier universitaire (CHU) d'Oujda en juillet dernier devra être suivie de la construction de CHU à Agadir et à Tanger, et la reconstruction du CHU Avicenne de Rabat, avant fin 2017. Des hôpitaux régionaux ont également vu le jour dans les villes d'El Jadida, Benguerir et Saïdia, d'autres sont en cours de construction à Middelt et Khenifra, et les travaux débuteront début 2015 pour la mise en place de deux hôpitaux régionaux à Salé et Témara. Ces projets devront permettre de doubler la capacité litière du Maroc à l'horizon 2017. La couverture sanitaire universelle était également l'un des points focaux de la présentation du ministre de la santé. «La couverture sanitaire est un droit constitutionnel pour tous les Marocains et la seule solution pour des prestations sanitaires de qualité pour tous les citoyens», a-t-il affirmé. Le ministre a expliqué que si 34% de la population bénéficie de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) depuis 2005 et 28% du Régime d'assistance médicale (RAMED) depuis 2012, l'étape suivante devrait intégrer les indépendants, les professions libérales et les étudiants dans le système d'assurance sanitaire. Ainsi, cette dernière catégorie devra être prise en charge par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), alors que les professions libérales et les indépendants devraient être graduellement intégrés dans le régime de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). «Nous sommes à des détails près de l'intégration de ces trois catégories dans le système de couverture sociale universelle», a ajouté Louardi.