Le Ministère de la Santé, en coordination avec le Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres, et le Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, et en collaboration avec l'Agence Nationale de l'Assurance Maladie et la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale, a organisé, le mercredi dernier, une rencontre pour lancer officiellement le régime de l'Assurance Maladie Obligatoire de Base des étudiants, et ce, sous la présidence du Chef du Gouvernement, M. Abdel-ilah Benkiran, qui a assuré qu'enfin, une revendication de l'UNEM (Union Marocaine des Etudiants Marocains) d'antan vient d'être réalisée. Ces prestations sanitaires, a-t-il assuré, seront octroyés à 180.000 étudiants universitaires marocains et étrangers, ajoutant que, pour être honnête, c'est une tâche difficile, surtout, sachant que l'accès aux soins médicaux, auscultations, médicaments ou autres est onéreux. Le chef de l'Exécutif a, par ailleurs, mis en exergue la problématique du RAMED, une bonne initiative de M. Youssoufi mise en œuvre par l'actuel gouvernement. Les contraintes montrent au fait ses limites et non son aboutissement. A cet effet, il a spécifié que les deux milliards de la subvention du sucre seront partagés entre la caisse de la cohésion sociale et le ministère de la santé, pour la réhabilitation de certains hôpitaux et l'équipement des hôpitaux régionaux. L'accès aux soins pour les populations les plus vulnérables étant une voie vers la démocratie. Pour sa part, M Houcine El Ouardi, ministre de la Santé, estime que cet évènement constitue un grand pas dans le cadre du droit du citoyen à la santé et à la protection sociale, conformément à la mise en œuvre de l'article 31 de la Constitution. La couverture sanitaire universelle pour tous les citoyens est également l'une des recommandations des Nations Unies et de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). L'accès à une couverture sociale permettra d'aboutir, à moyen terme, à une équité dans l'offre et l'accès aux soins. Le ministre de la santé a parlé aussi des réalisations de son département, d'abord l'AMO (assurance maladie obligatoire) en 2011, du RAMED en 2012 dont bénéficient actuellement plus de 9 millions personnes, soit plus de 28 % de la population, et de la couverture sanitaire dont ont bénéficié 20.000 émigrés en 2015. A fin 2015, la couverture devrait atteindre 288.000 étudiants à travers le budget alloué à cet effet, équivalent à 110 millions de dhs. De 2005 à 2015, 64% de la population est couverte. Face aux problèmes de santé des étudiants marocains et étrangers, voire les problèmes sociaux ou psychologiques, le ministère de la santé, ou plutôt le gouvernement, était devant deux défis. Le premier concerne la mise en œuvre de cette couverture en collaboration avec l'ANAM, la CNOPS, l'OFPPT...) et le deuxième, concerne l'effectif, car, plus il y a de personnes, plus il y a de services, entre infrastructures, ressources humaines... surtout pour ce qui est des régions éloignées. Outre la politique du ministère de la santé en matière de mise en place d'institutions sanitaires, de CHU (centres hospitaliers universitaires), de stratégies pour les unités mobiles et les ambulances, le ministre a parlé de l'encouragement des greffes qui a abouti à plus de 142 greffes de rein, à plus de 1500 greffes de cornée, à 12 greffes de foie et à la première greffe de cœur réalisée il y a deux semaines pour une petite fille de 12 ans. La Couverture sanitaire entre dans le cadre du minimum vital, affirme M. Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. C'est important pour l'université marocaine et cela entre dans le cadre de la démocratie, sachant que celle-ci n'est pas uniquement des débats politiques mais une question de droits. La stabilité ne peut certes pas se valoir sans couverture sanitaire. Dorénavant, chaque cité universitaire aura son dispensaire, a-t-il assuré. M. Khalid Barjaoui, ministre délégué auprès du ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, a parlé de couverture sanitaire comme d'un droit constitutionnel, une manière de qualifier les ressources humaines, pilier de l'économie nationale. Il a également mentionné que ce régime va couvrir, entre autres, 8300 classes préparatoires et 97.000 stagiaires de la formation professionnelle publique et privée. L'objectif de la rencontre était de présenter les mesures prises pour mettre en œuvre ce nouveau régime, dans les domaines de l'adhésion des établissements de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, de l'inscription des étudiants éligibles, et des règles pour bénéficier du remboursement et de la prise en charge des services garantis par la loi 12-116 concernant l'Assurance Maladie Obligatoire de Base des étudiants. Trois sites web ont été présentés, le premier dédié à l'inscription des étudiants de l'enseignement supérieur des secteurs public et privé (cme.enssup.gov.ma), le deuxième aux étudiants de l'office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (www.inscription-ofppt.ma) et le troisième dédié aux étudiants de la formation professionnelle dans le secteur privé et de la formation professionnelle des départements ministériels (cme.anam.ma). L'adhérant ne devrait être dans aucun autre régime et doit répondre à certains critères. A savoir que la gestion du régime de l'assurance maladie obligatoire de base des étudiants est confiée à la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS), et est encadrée par le Ministère de la Santé et l'Agence Nationale de l'Assurance Maladie, avec la contribution de l'Office National des Œuvres Universitaires Sociales et Culturelles et l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail. L'Etat se charge de la contribution annuelle des étudiants de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle dans le secteur public, tandis que les étudiants du secteur privé payeront leur contribution annuelle fixée par la loi à 400 dh. Les étudiants marocains et étrangers couverts par l'AMO-E bénéficieront du même panier de soins garantis par le régime de l'Assurance Maladie Obligatoire de Base, en l'occurrence les consultations médicales (généraliste, spécialiste à raison de 80%), les hospitalisations, les interventions chirurgicales, les analyses biologiques, la radiologie, dans les hôpitaux publics ou les cliniques privées, à des taux variés. Mais, également, les médicaments et dispositifs médicaux remboursables, sans oublier les soins dentaires, l'orthoptie, la rééducation fonctionnelle, la kinésithérapie et les services paramédicaux. Les étudiants bénéficieront également des taux de remboursement des frais de soins variant entre 70% (médicaments) et 100% (Affections Lourdes et Coûteuses), et des taux de prise en charge variant entre 90%(Hospitalisation dans le secteur privé) et 100% (hospitalisation dans le secteur public, séances de dialyse, et le traitement du cancer). Dans le guide d'assurance maladie obligatoire, le panel de services parle aussi de soins dentaires et de lunettes médicales. Le guide très explicite, renferme plusieurs spécificités, entre autres le panel des soins et services, les universités et institutions bénéficiaires, les prises en charge, les partenaires, les conditions d'adhésion, les étapes d'inscription en ligne, les modalités pour le secteur public et privé...