Le Festival d'Essaouira a fermé ses portes, après sa superbe 7ème édition. Ayant vécu les quatre jours dans cette ville à l'ampleur croissante, cette ville dynastique, comme l'a souligné Mme Asmae Chaâbi, maire de la cité, j'ai été amené à cette réflexion que je voudrais exprimer par ces quelques lignes. Tout d'abord je tiens à préciser que, non journaliste, mon but est d'exprimer ce que j'ai ressenti en tant que participant pour rendre hommage aux initiateurs, aux organisateurs de cette belle œuvre dont le parcours s'est déroulé, disons presque, sans faute. Tout d'abord, le Festival d'Essaouira a évolué depuis le départ. De cette musique Gnaoua, la métamorphose a conduit pour qu'il devienne «musique» tout court où les airs fracassants africains, ainsi que les sons de jazz ou encore sud-américains se marient de façon harmonieuse et naturelle avec cette musique Gnaoua. Cette symbiose musicale s'intègre dans un cadre encore très favorable, celui de la ville d'Essaouira. Ce mélange musical, urbanistique, de couleurs, de climat, de population traduit finalement une unité réelle de la fête de la musique. Il est rare de voir des festivals où la barrière entre les gens est cassée, car l'étranger à la ville (Marocain ou autre) est absorbé au sein de la population locale (jeunes et vieux), sans différence ni de rang ni de position. N'est-il pas beau de voir des personnalités se promenant dans la médina comme de simples citoyens? Ce mélange hétérogène est la traduction tout simplement d'un brassage social, signe fort dans la lutte contre les fractures sociales ; bien plus, il est l'expression juste de ce qu'est la tolérance, l'amour, la paix et le respect mutuel. Il est aussi important de noter cette belle image très significative que l'on peut observer lors des concerts gigantesques sur les places de la ruelle (centrale et celle de Bab Marrakech). Cette union sociale avec différents habits (djellabas, haïks, style européen), avec une multitude de couleurs de toutes sortes, cette panoplie de jeunes dansant dans la rue sur les airs gnaouis, sénégalais ou lors du méga-concert final des Wailers, tout cela s'est passé dans un décor urbanistique situé entre mélange de remparts, de maisons blanches dont quelques unes sont colorées de bleu. J'avais l'impression, par comparaison à Marrakech qu'on la qualifie de «Rose entre les palmiers», qu'Essaouira était un champ de fleurs entouré d'une belle ceinture blanche. C'était d'un naturel magnifique. Il est à remarquer aussi l'effort indéniable réalisé par les organisateurs quant à l'infrastructure d'accueil (prospectus, restaurants à bas prix, utilités…). Par ailleurs et vu le nombre des gens qui viennent pendant ce festival, on imagine les problèmes d'ordre environnemental et sanitaire qui surgissent et s'imposent à la nature. Rien de cela, chaque quartier de la ville est propre et «clean», donc un grand bravo aux responsables de la cité (gouverneur, maire et aux services techniques). Comme conclusion, le Festival d'Essaouira ne vous permet pas seulement de goûter aux plaisirs de la musique, il vous apprend aussi une expression de la vie –celle de la paix, de la tolérance et du bonheur -. Tout cela se traduit par un mélange de peuples, de nationalités diverses, de confessions différentes, mais le plus réussi c'est que l'ensemble forme une grande unité autour de la musique.