L'environnement est au centre de la stratégie de Lesieur Cristal. La nouvelle station d'épuration des eaux industrielles, située à Aïn Harrouda, a nécessité un investissement de 20 millions de dirhams cofinancé avec le FODEP. Le groupe Lesieur Cristal vient de mettre en service sa nouvelle station d'épuration des eaux industrielle au sein de son unité industrielle d'Aïn Harrouda. Réalisé avec l'appui technique de la Lydec, ce programme d'un investissement global de 20 millions de dirhams, cofinancé avec le fonds de dépollution industrielle (Fodep), traduit la volonté du leader marocain en huiles de table de faire du respect de l'environnement son cheval de bataille. C'est l'aboutissement d'un projet initié depuis 2002 par Lesieur Cristal, dans le cadre de son programme global de mise à niveau et de modernisation industrielle. La cérémonie de la signature de la convention s'est déroulée en présence d'Ahmed Lahlou, président-directeur général de Lesieur Cristal et de Guy Canavy, directeur général de la Lydec, en présence des représentants du ministère de l'Environnement et du Fodep. Equipée des dernières innovations en matière de technologie, l'installation, la première du genre au Maroc, d'après les initiateurs, permet le raccordement de l'une des plus importantes stations d'épuration d'eaux industrielles au réseau d'assainissement après différents contrôles de stabilisation menés pendant un an par LPEE. Capacité de traitement : 1.450 m 3 par jour. Le but, c'est d'éliminer les éléments polluants des eaux usées industrielles et d'amener la qualité des eaux rejetées aux critères environnementaux les plus stricts au niveau international. L'initiative est d'autant plus importante qu'au Maroc, les eaux usées constituent un véritable problème environnemental. D'après les statistiques du ministère de l'Environnement datant de l'année dernière, entre 600 et 700 millions de mètres cubes d'eaux usées se perdent chaque année sans être recyclées. Même si la protection de l'eau figure pourtant en bonne place dans les 220 mesures formant le plan d'action national pour l'environnement, force est de reconnaître que peu d'entreprises industrielles investissent dans le traitement des eaux usées. Le cas de la Redal, qui sur l'enveloppe de 14 milliards de dirhams destinée au financement des programmes d'investissement dans l'eau et l'électricité pour les 30 prochaines années, la moitié va à l'assainissement liquide. Le Maroc est plutôt à la traîne en la matière. Lors de la journée sur l'assainissement liquide organisée par l'ONEP fin 2003, le ministre de l'Environnement, Mohamed Elyazghi avait dressé un constat alarmant : les stations d'épuration au Maroc traitent moins de 5% des eaux usées en milieu urbain. D'autres statistiques font état de 90 millions de m 3 d'eau affectées par la pollution d'origine industrielle. Faute de dispositions législatives contraignantes, une grande partie de ce volume est directement déversée en mer. D'où le programme mis en place par l'ONEP, lequel, étalé sur quinze ans, avec un budget de 15 milliards de dirhams, pourrait inverser la donne dans le secteur industriel. A condition toutefois de transmettre le message aux industriels dont certains en sont encore à se demander des démarches à faire pour bénéficier de financements auprès des fonds existants. Pourvu que l'exemple de Lesieur Cristal fasse des émules.