Le Maroc a tracé en 2008 une feuille de route axée autour de nouveaux métiers mondiaux, conformément aux orientations royales, voulant faire de l'industrie un levier de croissance. Baptisée dès lors Emergence, la stratégie consistait en la concrétisation d'une multitude de pactes améliorant la productivité industrielle du Maroc et drainant plus d'investissement dans ce sens. Le but étant de fédérer tous les acteurs économiques publics soient-ils ou privés afin de tisser une plate-forme industrielle forte. Le plan Emergence a, par ailleurs, instauré une nouvelle culture industrielle mettant en œuvre des unités d'offshore. Les prévisions de base tournaient autour de la création de 22 plates-formes industrielles intégrées. De même, l'Emergence industrielle avait pour objectif l'augmentation du PIB industriel de 50 milliards de dirhams, d'un investissement privé de 50 milliards de dirhams dans l'activité industrielle ainsi que la réalisation d'un volume supplémentaire d'exportation de 95 milliards de dirhams. Or, la mise en place du Plan Emergence a été entravée par la crise mondiale qui a sévi au même moment que le lancement de la stratégie industrielle. La conjoncture économique n'a fait que ralentir le déroulement du pacte industriel et ce compte tenu de la situation des partenaires européens auxquels est étroitement liée l'industrie marocaine. Le textile a été le plus impacté de toute la sphère industrielle. Cependant de nouveaux secteurs ont émergé dont l'automobile et l'aéronautique. Le Maroc a pu ces dernières années se faire une place importante dans le tissu productif aéronautique et automobile. Grâce au plan Emergence, de grands investisseurs ont intégré l'industrie marocaine réalisant d'importants investissements. Citons dans ce sens Bombardier, Safran et Renault. Si sur ces deux segments le Maroc a pu rattraper le retard perdu, d'autres se sont vus en perte de vitesse. A cet égard, un nouveau modèle plus agressif a été pensé afin de sauver la mise et inscrire l'industrie nationale dans une perspective de reprise. Un élan qui reposera dorénavant sur des écosystèmes compétitifs et performants. 2014 vient marquer la rupture entre une vision compétitive et une autre proactive. L'Etat mise dans ce sens 20 milliards de dirhams pour les 7 années à venir. Un financement qui devra être mobilisé à travers un fonds dédié à l'industrie, en l'occurrence le Fonds de développement industriel. Les six métiers mondiaux sont aujourd'hui remplacés par les champions nationaux mettant en exergue des industries leaders et des Petites et moyennes entreprises plus performantes. Le Maroc emprunte donc le chemin des économies performantes en ciblant deux approches : l'adoption de compensation industrielle comme outil et l'optimisation des retombées socio-économiques de la commande publique dont la croissance ces dernières années s'est avérée en sus de celle du PIB. Les écosystèmes performants reposeront, par ailleurs, sur le transfert de technologie et sur le Deal Maker. Cette notion a pour finalité de drainer un grand nombre d'investissements tout en misant sur le positionnement du Maroc en tant que hub africain. L'heure du bilan des écosystèmes est loin de sonner. La nouvelle vision n'est âgée que de quelques mois et pourtant la feuille de route signée Moulay Hafid Elalamy affiche de bonnes prévisions, notamment en termes d'emploi, vu qu'un demi-million de postes seront créés et plus de 1.000 hectares de foncier mobilisés, contribuant ainsi à l'amélioration de la participation de l'industrie au PIB national de 23%.