Le système d'aide au cinéma mis en place par le Maroc pour soutenir la production cinématographique est "exemplaire" dans le monde arabe, estime Magda Wassef, la déléguée générale de la 7ème biennale des cinémas arabes organisée, du 26 juin au 4 juillet à Paris et à Marseille, par l'Institut du Monde arabe (IMA). Au Royaume du Maroc où le soutien de l'Etat au cinéma a été renforcé, à travers un système d'aide pertinent, la cinématographie est devenue aujourd'hui l'une des plus productives du Monde arabe, a précisé Magda Wassef, en soulignant qu'une "démission des pouvoirs publics nuirait à ce secteur, où économie et culture sont intimement liées". Selon Mme Wassef, la Tunisie suit la même voie que le Maroc, tandis que la production dans d'autres pays arabes est, actuellement, en pleine régression, faute d'un système d'aide au cinéma plus systématique et plus efficace. Pour elle, les tentatives de certains cinéastes arabes confirmés de se lancer dans des projets de production à petits budgets en utilisant les caméras numériques, se heurtent, une fois le film terminé, aux problèmes de diffusion. Le transfert des films en 35 millimètres devenant alors le seul moyen pour les rendre accessibles au public. "A Casablanca, les anges ne volent pas" de Mohamed Asli, "Les Fibres de l'âme" de Hakim Belabbès et "Les Voisines d'Abou Moussa" de Mohamed Abderrahman Tazi, trois longs métrages de production marocaine sont à l'affiche de cette 7ème biennale des cinémas arabes. Un autre court métrage de production marocaine "Balcon Atlantico" de Hicham Falah et Mohammed Chrif Tribak est, également, en compétition à cette édition qui présentera une centaine de films de fiction et de documentaires réalisés par des cinéastes arabes des pays du Golfe, du Maghreb et du Moyen-Orient. La Biennale des cinémas arabes à Paris s'est affirmée comme l'une des manifestations majeures de la programmation de l'IMA. Grâce à la qualité et à la densité de la sélection présentée, elle draine un public nombreux, non seulement vers l'IMA mais vers les salles parisiennes et marseillaises et suscite un large écho dans le monde arabe. Outre la section compétitive, cette édition rend hommage à la grande actrice égyptienne Madiha Yousry et, à travers elle, à la vitalité et à la diversité de la production égyptienne dans les années cinquante qui n'avait rien à envier à ses homologues européennes de l'époque. Un autre hommage a été rendu au cinéma irakien, une rétrospective du cinéma irakien qui retrace soixante ans de création. Compte tenu de la situation du pays, cette rétrospective, un témoignage qui illustre les capacités du peuple irakien, apparaît comme un message d'espoir en l'avenir et de confiance dans ceux qui sont appelés à le bâtir.