Bank Al-Maghrib se mobilise en faveur des entreprises marocaines. En vue de renforcer sa politique de proximité, la banque centrale effectue jusqu'au 27 juin une tournée régionale couvrant ainsi 11 villes du Royaume. L'Objectif étant d'identifier le besoins des très petites et moyennes entreprises (TPME) et de les informer sur les derniers dispositifs mis en place par la BAM. «Nous tenons à travers ces rencontres à renforcer le dispositif informationnel de la banque. Nous tenons à travers cette initiative à se rapprocher des opérateurs, d'écouter leurs doléances et d'évaluer le degré d'absorption de nos instruments. Il est important pour nous de comprendre ce qui se passe concrétement sur le terrain», souligne Mohamed Taamouti, directeur du département relations économiques et internationales à Bank Al-Maghrib. La première escale de Bank Al-Maghrib fut à Casablanca, où les représentants de Bank Al-Maghrib se sont réunis lundi avec des industriels issus de Casablanca et Settat. Outre la présentation des dispositifs d'accompagnement, la finalité de ces rencontres est d'évaluer avec les professionnels la conjoncture actuelle, notamment au niveau industriel. Leurs anticipations seront reccueillies dans l'enquête de conjoncture que mène mensuellement la Banque centrale auprès du secteur industriel. «Cet outil d'évaluation est une source importante de données à jour. Les conclusions de l'enquête nous permettront par ailleurs d'établir quelques changements pour améliorer le processus de sa réalisation et de prendre de nouvelles décisions en matière de politique monétaire», ajoute M. Taamouti. A l'ordre des rencontres, des séances de travail autour des centrales d'informations, des aspects liés à l'éducation et l'inclusion financières ainsi que du financement de la TPME. Cette dernière composante revêt une importance majeure aussi bien pour la Banque centrale que pour les établissements financiers et entreprises. L'accès au financement bien qu'il soit un défi majeur pour les professionnels, reste bien perçu au Maroc. «Les chiffres sont beaucoup plus encourageants dans ce sens. Le pourcentage du crédit bancaire qui va à la TPME est d'environ 30 % au Maroc au moment où il ne dépasse pas les 10 % dans la région», affirme Mohamed Taamouti. Consciente de ce défi, Bank Al-Maghrib a établi au fil des dernières années un éventail de programmes. «Depuis juin dernier, le conseil de la banque centrale a décidé de renforcer le dispositif de prêt garanti en introduisant des mesures beaucoup plus incitatives», indique, pour sa part, Badr Boumnidil, responsable de la mise en œuvre de la politique monétaire à Bank Al-Maghrib. Principal changement opéré dans ce sens : l'élargissement de l'univers du collatéral éligible à la totalité des crédits distribués aux TPME ayant un chiffre d'affaires maximum de 175 millions de dirhams et de crédits inférieurs à 50 millions de dirhams. De même, la période minimale du programme s'étale actuellement sur deux ans donnant ainsi plus de visibilité aux banques. Selon Badr Boumnidil, «les deux premières opérations dans le cadre dudit programme ont été lancées les 9 janvier et 10 avril derniers. D'un chiffre respectif de 8 et 3,2 milliards de dirhams, ces deux opérations ont porté le montant global octroyé pour le financement des TPME à 11,2 milliards de dirhams. Un encours qui est amené à augmenter d'ici la fin de l'année». Ceci est dû à l'élargissement de la durée de refinancement passant de trois mois à une année, soit des avances initiées trimestriellement. Notons que les banques peuvent bénéficier d'un refinancement additionnel équivalant au volume des crédits accordés aux TPME, exerçant dans le secteur de l'industrie ou dont au moins 40% du chiffre d'affaires sont destinés à l'export.