Après les circonscriptions de Bernoussi, Benslimane et Sala El Jadida, le Conseil constitutionnel a annulé les résultats des élections de la circonscription de Salé-ville. Le Conseil constitutionnel a annulé les élections législatives dans la circonscription de Salé-ville. Cette décision a été prise a la suite d'un recours pour annulation déposé par Samir Touayher. Environ deux ans après les consultations parlementaires de septembre 2002, quatre membres de la Chambre des représentants, et pas des moindres, ont perdu leur qualité de députés. Il s'agit de Driss Sentissi, président du groupe de la Mouvance populaire, Abdelilah Benkirane, député du PJD, Noureddine Lazrak du RNI et l'Usfpésite Nacer Hajji, ancien secrétaire d'Etat chargé de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Contacté par ALM, Samir Touayher a dit avoir tenté en vain de déposer son dossier de candidature pour les législatives de 2002. "On m'a obligé de passer d'un bureau à un autre jusqu'à expiration du délai de dépôt de dossier", explique Touayher. Le Conseil constitutionnel a jugé coupable l'administration chargée de recueillir les candidatures, en l'occurrence la préfecture de Salé. Et partant a ordonné l'organisation de nouvelles élections dans cette circonscription. Légalement, ces élections partielles doivent se tenir entre 45 et 90 jours de la date de l'annulation. Mais c'est le ministère de l'Intérieur qui fixe la date exacte de ces consultations. En tout cas, Driss Sentissi estime que ces élections seraient organisées avant la rentrée parlementaire de septembre prochain. Sentissi s'est interrogé sur la pertinence de cette décision. "Pourquoi a-t-elle concerné tous les candidats?", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, si la faute incombe à l'administration, les candidats se demandent pourquoi ils devraient payer à sa place. Pour cela, Sentissi estime qu'il va falloir prévoir un système de financement pour réparer les fautes commises par les gouverneurs. Et pour cause, "certains candidats n'ont pas de quoi payer une nouvelle campagne électorale", assure Sentissi. En somme, ce dernier est confiant. Il a obtenu le plus grand nombre de voix lors des élections de 2002. Il n'y a pas de raisons pour que ça change. Il a pris cette décision du Conseil constitutionnel avec beaucoup de "philosophie". Il estime que "le député remplit un devoir et que ce mandat ne doit pas être considéré comme éternel".Pour sa part, Noureddine Lazrak déplore que la décision du Conseil constitutionnel ne soit pas sujette à un recours. D'autant plus que le tribunal de première instance avait au préalable rejeté la demande de Touayher. En clair, Lazrak estime qu'il faut que le Conseil constitutionnel se prononce avant le début des élections. Quant à Samir Touayher, il a exprimé sa satisfaction à l'annonce de la décision d'annulation des élections dans la circonscription de Salé-ville. Toutefois, il ne sait pas encore s'il va présenter sa candidature. En 2002, c'était le parti Al Insaf Wa Tajdid de Chakir Achahbar qui lui avait accordé son accréditation. Touayher est le président d'une association de la pêche artisanale et des commençants de poissons. En outre, il préside une autre association, celle de la communauté marocaine aux Îles Canaries. Mohamed Aouad, candidat istiqlalien n'ayant pas réussi à se faire élire à Salé-ville, a également souligné que son parti n'a pas encore choisi le candidat à présider la liste de l'Istiqlal. A noter que la circonscription de Salé-ville n'est pas la première sur la liste des annulations prononcées par le Conseil constitutionnel. Bernoussi, Benslimane et Sala-Al-Jadida ont connu le même sort.