Nous sommes à Youssoufia, à quatre-vingt-dix kilomètres à l'est de la ville de Safi. Ce samedi 22 mars, deux jeunes amis qui empruntaient le chemin menant à la forêt El Arouk ne peuvent plus faire un pas de plus. Et pour cause, une scène inhabituelle se présente à eux : ils ont vu un homme inanimé et gisant dans une mare de sang. Quand ils ont osé s'en approcher, les deux amis se sont rendu compte que l'homme était bel et bien mort. Est-ce un chauffard qui l'a heurté puis s'est enfui ou s'agit-il d'un crime de meurtre ? De toutes les façons les deux amis alertent, aussitôt, la police. Les éléments de la PJ de la sûreté de Youssoufia se rendent sur les lieux et entament leur constat. Ils remarquent que la victime présente une grave blessure à la tête. Ils favorisent aussitôt l'hypothèse de meurtre, mais pour en avoir le cœur net, l'ordre a été donné d'évacuer le cadavre vers la morgue de l'hôpital Mohammed V à Safi afin d'être autopsié. Entre temps, les enquêteurs arrivent à identifier la victime. Il s'agit d'un père de quatre enfants, âgé de 81 ans, demeurant au quartier Zalaqa et jouissant d'une bonne réputation. Les enquêteurs interrogent sa famille, ses amis, ses voisins… et un agent d'autorité. Ce dernier affirme aux enquêteurs que le défunt accompagnait souvent son voisin et ami, S. A, alias Nokia, aux festins sans avoir la moindre connaissance avec les familles qui les célèbrent. L'agent d'autorité ajoute aux enquêteurs qu'en principe ils devaient être, la veille, chez une famille qui a célébré la nuit de noces. Les enquêteurs se rendent chez cette famille pour avoir plus d'informations. Ils apprennent que les deux amis n'y ont pas assisté alors qu'ils devaient y être. Si l'octogénaire a rendu l'âme, son ami, Nokia, a-t-il passé la nuit chez lui puisqu'il n'a pas assisté à la nuit de noces ? Non, répond sa mère aux enquêteurs qui l'interrogent sur son absence. Où est-il? Les policiers le trouvent dans son commerce. Ils l'arrêtent et le soumettent aux interrogatoires. Ce père de deux enfants, âgé de 44 ans, marchand de poisson au marché de la ville, avoue rapidement être le meurtrier de ce père de famille. Il précise lors de son interrogatoire qu'à mi-chemin vers le festin, il a surpris son ami par des coups de pierre au niveau de la tête pour qu'il tombe ensuite par terre et passe quelques minutes plus tard de vie à trépas. Aussitôt, il lui a fouillé les poches pour subtiliser une somme de 750 DH et passer la nuit dans une maison close et non pas chez la famille qui célébrait la nuit de noces.