Le juge d'instruction près la Cour d'appel de Safi entamera, le 2 décembre, l'examen d'une affaire de meurtre où sont impliqués cinq mis en cause dont deux frères de la victime. Nous sommes dans un douar de la ville de Youssoufia située à quatre-vingt-dix kilomètres de Safi. L'agriculture est l'activité principale de ses habitants. Et si la terre est la source du bien pour toutes les familles du douar comme ailleurs, elle est également la cause du mal pour quelques unes. Les rixes qui éclatent, de temps en temps, à cause de la terre, entre les familles du douar en sont l'exemple. Tout récemment, la famille F. de ce douar de la ville de Youssoufia s'est acharnée contre la famille M.. D'abord, les deux familles disposent de champs agricoles mitoyens. Un acharnement qui s'est terminé à l'amiable après l'intervention des habitants du douar. Malheureusement, la réalité en est une autre. Puisque le lendemain, un adolescent de la famille F., âgé de quinze ans, a mis le feu au champ agricole de la famille M. Il avait l'intention de se venger en faveur de sa famille. Aussitôt, le père de la famille M. a calmé ses enfants et s'est adressé au grand-père de la famille F. pour lui demander d'intervenir pour calmer son petit-fils afin d'empêcher que l'irréparable se soit produise. De leur côté, les habitants du douar sont intervenus, une fois encore, pour calmer les jeunes hommes de la famille M. pour éviter une éventuelle vendetta. Des interventions qui n'ont pas plu à Hafid, membre de la famille F.. Celui-ci ne réclamait que la vengeance et rien d'autre que la vengeance pour que personne de la famille F. n'ose leur faire du mal. En effet, Hafid a décidé de ne pas rester les bras croisés et de réagir. À ce propos, il a sollicité ses deux frères, Mustapha et Saïd, de le soutenir. Depuis, tous les trois attendaient la nuit pour commencer à faire pleuvoir sur le domicile de la famille F. des pierres. Les habitants du douar ont pris une fois encore l'initiative d'intervenir pour calmer les tensions des membres des deux familles. Mais en vain. Puisque les trois frères ont décidé de ne plus arrêter de lapider, chaque nuit, le domicile de la famille F. Des semaines plus tard, Abdessadek, membre de la famille F. qui venait d'arriver de Marrakech où il travaillait, a décidé, de son côté, de mettre fin aux comportements des trois frères de la famille M.. Épaulé par ses deux frères, Abdellatif et Adessamad, Abdessadek s'est adressé à la famille M.. Il a tenté de leur expliquer qu'il ne fallait pas chercher, à chaque fois, à se venger pour des futilités alors que les membres des deux familles devaient se considérer comme frères et sœurs. En fait, Abdessadek ne croyait pas que les trois frères sont devenus des esclaves de la haine au point qu'ils ne pensent qu'à la vengeance. Les trois frères lui ont demandé de ne pas s'immiscer dans ce problème. Et pourtant, Abdessadek a décidé d'aller plus loin en négociant avec les trois frères. Malheureusement, ceux-ci ne pensaient qu'à la vengeance. C'est la raison pour laquelle, les trois frères ont attaqué aussitôt Abdessadek et ses deux frères. Une bagarre a éclaté. Tout d'un coup, les deux frères de Hafid sont arrivés à immobiliser Abdessadek. Et d'un coup de couteau, Hafid l'a tué. Hafid, ses deux frères et les deux frères de la victime ont été arrêtés et traduits devant le parquet général près la Cour d'appel de Safi qui a poursuivi l'auteur principal du crime pour homicide volontaire et les quatre autres mis en cause pour échange de coups et blessures.